Fils de paysans aisés, il naquit en 1417 à Sachseln, dans le canton d’Obwald, en Suisse. Il mena une jeunesse pieuse et modeste, et se distingua dans l’armée durant le conflit contre le canton de Zurich, révolté contre la confédération en 1444 : il se battait avec son épée dans une main et son chapelet dans l’autre. Grand travailleur, il se maria et eut dix enfants ; en 1459, il devint conseiller et juge de son canton, mais refusa la charge de gouverneur.
A la suite d’un songe qui lui fit comprendre que ses préoccupations matérielles s’opposaient à sa vie spirituelle, il se retira comme ermite en 1467, avec l’accord de sa femme, au Ranft, village de sa commune natale. Il fonda une chapelle dans laquelle il installa un prêtre, le tout sur ses fonds personnels, afin d’avoir la messe quotidienne. On raconte qu’il vécut dans sa retraite pendant 19 ans en ne se nourrissant de rien d’autre que de l’eucharistie quotidienne.
Connu sous le nom de « frère Nicolas », il acquit très rapidement une grande réputation de sagesse et de piété, qui se répandit dans toute l’Europe, si bien qu’il était consulté par de nombreuses personnes ; il accomplissait aussi des guérisons miraculeuses. Prêchant sans relâche la paix, il évita une guerre civile en 1481 et rédigea une constitution pour la confédération suisse. Le pape Paul II accorda même en 1470 une indulgence au sanctuaire qu’il avait fondé à Ranft, et qui se situait sur une route de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Particulièrement pieux et humble, il récitait quotidiennement cette prière qui nous est parvenue :
« Mon Seigneur et mon Dieu, enlevez-moi tout ce qui m’empêche d’aller vers Vous.
Mon Seigneur et mon Dieu, donnez-moi tout ce qui me fait avancer vers Vous.
Mon Seigneur et mon Dieu, prenez-moi et donnez-moi tout entier à Vous. »
Nicolas de Flüe mourut à Sachseln le 21 mars 1487. Béatifié par Clément IX en 1669, il fut particulièrement invoqué par les Suisses pendant les deux guerres mondiales. Saint patron de la Paix, de la Suisse et des Gardes suisses, il fut canonisé par Pie XII le 15 mai 1947 : « Cet anachorète très saint sut pacifier, consoler et consolider sa patrie agitée par des factions turbulentes et menacée de la ruine ; puisse-t-il de même, par son admirable exemple et par son intercession fervente, ramener la communauté des peuples et des nations à la concorde fraternelle et à la paix solide qui ne peut avoir d’autres fondements inébranlables que les principes éternels du christianisme. »