Il naquit à Florence, dans une noble famille de la ville, le 15 août 1233. Après de brillantes études de philosophie et de médecine, suivies à Padoue et à Paris, il entra en 1254 dans l’Ordre de Servites de Marie, fondé quelques années plus tôt par saint Alexis Falconieri et ses compagnons ; d’abord frère convers, il ne put longtemps cacher ses talents, malgré sa grande humilité, et il fut ordonné prêtre en 1258.

Après quelques années, il fut élu prieur général de son ordre, le 5 juin 1267. Il entreprit dès lors de le réformer afin de lui rendre sa vocation mendiante. Cité parmi les « papables » après la mort de Clément IV en 1268, il ne put se soustraire à l’élection qu’en s’enfuyant dans les montagnes, se jugeant indigne d’un tel honneur.

En 1274, alors que Jean XXI et le concile de Lyon menaçaient de supprimer les ordres mendiants non encore approuvés, ce qui était le cas des Servites, Philippe plaida brillamment la cause de son ordre, qui fut maintenu et finalement approuvé en 1304. Plus généralement, il participa grandement à l’essor des Servites, qui s’étendirent largement sous son généralat. A la demande d’Innocent V, il parcourut le nord de l’Italie pour y prêcher la paix entre Guelfes et Gibelins. Ce fut encore lui qui, peu avant sa mort, admit sainte Julienne Falconieri dans l’Ordre des Servites, afin qu’elle en fondât la branche féminine.

De son vivant, Philippe Beneti réalisa plusieurs miracles, notamment des guérisons. Mort à Todi, en Ombrie, le 22 août 1285, il fut canonisé par le pape Clément X le 12 avril 1671, devenant ainsi le premier membre des Servites à obtenir cette distinction.