Hildebrand, de son nom de baptême, naquit à Soana, en Toscane, vers 1013. Il se rendit très jeune à Rome, au monastère Sainte-Marie-de-l’Aventin où son oncle était prieur ; il y rencontra Jean Gratien, futur Grégoire VI, dont il devint secrétaire. Ce pape, qui acheta sa charge à Benoît IX en espérant rétablir l’ordre dans un contexte où plusieurs antipapes coexistaient, abdiqua le 20 décembre 1046, contraint par l’empereur Henri III, et s’exila à Cologne, où Hildebrand le suivit.
Retiré dans un monastère, Hildebrand fut remarqué pour sa piété et son austérité par l’évêque de Toul, Brunon, futur pape saint Léon IX. C’est ce pape qui l’appela à Rome et en fit l’un de ses proches conseillers à partir de 1049. Il fut ensuite un conseiller des plus influents de ses successeurs, Victor II, Etienne IX, Nicolas II et Alexandre II, et joua pendant ces années un rôle majeur dans la réforme de l’Eglise que l’on retint sous son nom. Il fut élu sur le siège de Pierre après la mort d’Alexandre II, le 22 avril 1073, sous le nom de Grégoire VII.
Pape réformateur, Grégoire VII lutta contre les hérésies, notamment le nicolaïsme et la simonie. Il convoqua un concile à Rome en 1074, qui condamna le nicolaïsme et l’investiture des évêques par les princes laïcs, s’attirant les foudres de l’empereur Henri IV. Il rédigea en mars 1075 les Dictatus Papae, qui affirmaient l’indépendance du pouvoir pontifical. En décembre de la même année, il fut arrêté en pleine célébration de Noël à Saint-Marie-Majeure par des nobles romains opposés aux réformes. Il fut toutefois délivré par le peuple de Rome.
Le 24 janvier 1076, Henri IV déposa le pape à la diète de Worms. Grégoire VII répliqua dès le 24 février, en excommuniant l’empereur, ce qui entraîna la révolte d’une partie de la noblesse impériale. Henri se rendit donc à Canossa en janvier 1077 pour faire pénitence et obtint la levée de son excommunication. Il fut pourtant de nouveau excommunié en 1080 après une nouvelle querelle liée aux investitures.
L’empereur nomma alors un antipape et marcha sur Rome qu’il parvint à conquérir en mars 1084. Grégoire VII se réfugia au château Saint-Ange et dut s’exiler à Salerne en 1085, malgré la libération de la ville éternelle par ses alliés. C’est à Salerne qu’il mourut, le 25 mai 1085, après avoir prononcé ces mots : « J’ai aimé la justice et haï l’iniquité et c’est pour cela que je meurs en exil. » Il fut canonisé le 24 mai 1728 par Benoît XIII.