Troisième fils d’une noble famille, il naquit vers 1170 à Caleruega, non loin de Burgos, dans le royaume de Castille. Formé d’abord dès ses sept ans par un oncle religieux, il étudia la théologie et la philosophie à l’université de Palencia et devint chanoine régulier d’Osma (ville située entre Burgos et Bilbao) en 1196.
Grand prédicateur, reconnu pour son érudition, il fut envoyé en 1203 avec son évêque en mission diplomatique au Danemark pour y négocier un mariage royal. Durant son voyage, il fut confronté à l’hérésie cathare, ou albigeoise. En 1205, le pape Innocent III lui demanda de combattre cette hérésie dans le Languedoc. Dès 1206, il établit un couvent de femmes à Fanjeaux, point de départ des futures dominicaines.
Durant la croisade contre les Albigeois lancée en 1209, il travailla avec un certain succès à la conversion des hérétiques, ayant pour seules armes la prière, la parole et l’exemple. Il répandit tout particulièrement la prière du Rosaire. Il s’installa en 1215 avec quelques compagnons à Toulouse, avec la bénédiction de l’évêque du lieu, Foulques. Il se rendit la même année avec celui-ci au IVe concile du Latran où, avec le concours du pape Innocent III, ils jetèrent les bases de l’ordre des Prêcheurs.
L’ordre des Frères Prêcheurs, ou dominicain, fut fondé dès 1216 avec une règle inspirée de celle de saint Augustin et approuvé quelques mois plus tard par le nouveau pape Honorius III. Les dominicains, mendiant, furent rapidement reconnus comme de grands prédicateurs et enseignants, et l’ordre se répandit très rapidement, non seulement en France, mais aussi en Italie et en Espagne, dans les villes universitaires.
Dominique mourut le 6 août 1221 à Bologne. Il fut canonisé dès le 3 juillet 1234 par Grégoire IX ; le titre de « marteau des hérétiques » fut attribué à ce grand convertisseur. Dans son audience générale du 3 février 2010, Benoît XVI déclara : « Ce grand saint nous rappelle que dans le cœur de l’Eglise doit toujours brûler un feu missionnaire, qui incite sans cesse à apporter la première annonce de l’Evangile et, là où cela est nécessaire, une nouvelle évangélisation : en effet, le Christ est le bien le plus précieux que les hommes et les femmes de chaque époque et de chaque lieu ont le droit de connaître et d’aimer ! (…) Dominique fut canonisé en 1234, et c’est lui-même qui, par sa sainteté, nous indique deux moyens indispensables afin que l’action apostolique soit incisive. Tout d’abord la dévotion mariale, qu’il cultiva avec tendresse et qu’il laissa comme héritage précieux à ses fils spirituels, qui dans l’histoire de l’Eglise ont eu le grand mérite de diffuser la prière du saint Rosaire, si chère au peuple chrétien et si riche de valeurs évangéliques, une véritable école de foi et de piété. En second lieu, Dominique, qui s’occupa de plusieurs monastères féminins en France et à Rome, crut jusqu’au bout à la valeur de la prière d’intercession pour le succès du travail apostolique. Ce n’est qu’au Paradis que nous comprendrons combien la prière des religieuses contemplatives accompagne efficacement l’action apostolique ! »