C’est, selon les données de la direction générale des finances publiques (DGFIP), la proportion des salariés français qui cotisent à un syndicat, que l’on nomme taux de syndicalisation. Dans une note du 18 novembre, elle relève que 1,32 million de foyers fiscaux ont déclaré avoir versé des cotisations syndicales dans l’années écoulée, sur 27 millions de salariés, soit 5 %. C’est la moitié du chiffre ordinairement retenu. La dernière publication du ministère du Travail à ce sujet porte sur 2019 : elle faisait état d’un taux de syndicalisation de 10,3 %, ce qui, rapporté aux 25,5 millions de salariés d’alors donnait 2,6 millions de syndiqués. Les syndicats revendiquent des chiffres analogues, 2,5 millions de syndiqués et un taux de syndicalisation de 10 %. D’où peut venir cette différence du simple au double ? Première hypothèse, d’une sous-évaluation par la DGFIP. Avec deux sources principales possibles : il peut y avoir deux syndiqués dans un même foyer fiscal, et certains foyers fiscaux n’auront rien déclaré parce qu’ils ne paient pas d’impôt et ne songent donc pas à faire déduire leur cotisation. C’est envisageable, mais cela ne saurait porter sur 1,2 millions de cas, d’autant que les retraités sont inclus dans les données de la DGFIP, ce qui pèse dans l’autre sens. La solution la plus probable est au contraire une surévaluation massive du taux de syndicalisation par les syndicats, qui y ont avantage : prétendant (abusivement) représenter les travailleurs, ils sont subventionnés et pèsent dans le « dialogue social », c’est-à-dire dans l’organisation économique et politique du pays. Dernière remarque : comme on peut le noter (par exemple pour les grèves de l’Education nationale), les fonctionnaires sont nettement plus syndiqués que les autres. On peut estimer, même si ce n’est pas facile à établir, que le taux de syndicalisation des salariés du privé doit avoisiner 3 %.











