Né au château de Gennep, non loin de Nimègue, vers 1080, dans une famille noble, cousin de l’empereur germanique Henri V, il fut nommé vers ses 18 ans chapelain de la collégiale de Xanten. Laïc, il menait une vie mondaine et eut même un enfant, qui mourut à sa naissance avec sa mère.

Vers 1115, il connut une conversion semblable à celle de saint Paul. Frappé par la foudre alors qu’il voyageait à cheval, il eut une vision du paradis et entendit une voix qui lui disait : « Fuis le mal et fais le bien. » Après quelques temps d’étude, il fut ordonné prêtre, se défit de ses biens et revêtit une simple robe de bure ; il voulut ensuite réformer le clergé local en le soumettant à la règle de saint Augustin, mais essuya un refus net et définitif de clercs embourgeoisés.

Il partit alors sur les routes, voyageant à dos d’âne et prêchant là où la route le menait. Arrêté et mis en jugement, il rejoignit le sud de la France vers 1118, où il rencontra le pape Gélase II, qui lui permit officiellement de continuer à prêcher.

De retour dans le nord de la France, il s’établit avec quelques disciples non loin de Laon, à Prémontré. Il reçut en 1120 l’accord du pape Calixte II d’y fonder un nouvel ordre religieux : c’est l’ordre des chanoines réguliers de Prémontré, ordre de prêtres séculiers suivant la vie monastique régulière, voué à la prédication de l’Evangile dans la pauvreté. Dès 1120, Norbert réunit autour de lui une quarantaine de disciples.

L’ordre se développa rapidement, et, en 1126, par la bulle Apostolicæ Disciplinæ, le pape Honorius II confirma l’ordre de Prémontré en approuvant son utilisation de la règle de saint Augustin. Il nomma par ailleurs Norbert archevêque de Magdebourg. Ce dernier continua, en plus des obligations liées à sa nouvelle charge, de suivre de près le développement de son ordre ; il encouragea aussi la création d’une branche féminine. En 1130, les Prémontrés étaient plus de 500 frères et de 1.000 religieuses.

Norbert favorisa le développement de la réforme grégorienne et fut un soutien important pour Innocent II contre l’antipape Anaclet. Toujours vêtu comme un moine malgré tous les honneurs qui lui étaient accordés, il suscita la haine de certains de ses subordonnés rétifs à l’austérité qu’il leur imposait, qui tentèrent, sans y parvenir, de l’assassiner.

Malade et épuisé, Norbert mourut à Magdebourg le 6 juin 1134. Il fut canonisé par Grégoire XIII le 28 juillet 1582. Son ordre compte aujourd’hui encore plus de 1.600 membres, hommes et femmes, répartis dans plus de 15 pays.