Il naquit à Saint-Pétersbourg, le 4 novembre 1879, dans une famille orthodoxe. Il reçut une excellente éducation, mais mena une jeunesse dissolue, comme il en fit l’aveu : « Ma tête est devenue comme un égout dans lequel on déverse la boue la plus immonde. » Il revint cependant de ces errements en 1901, et décida de se préparer au sacerdoce au sein de l’Eglise orthodoxe russe.
Cela ne lui convenait pourtant pas pleinement. Après une rencontre avec le philosophe et poète Vladimir Soloviev, il étudia les Pères de l’Eglise et les conciles œcuméniques, et comprit que la vérité était détenue par l’Eglise catholique romaine. Il partit donc pour Rome en 1902 et fut reçu dans l’Église ; il poursuivit ses études au séminaire et déclara à un confrère : « La Russie ne se repentira pas sans avoir traversé la mer Rouge du sang de ses martyrs et des nombreuses souffrances de ses apôtres. »
Alors qu’il se disposait à adopter le rit latin, saint Pie X l’enjoignit de rester fidèle à la liturgie orientale et l’envoya poursuivre son séminaire dans l’Eglise catholique byzantine ; il fut ordonné prêtre le 25 mars 1911, à Constantinople. Il fut ensuite moine pendant deux ans en Bosnie-Herzégovine.
Entre fin 1913 et début 1914, Léonide rentra à Saint-Pétersbourg, mais fut immédiatement déporté en Sibérie, étant considéré comme une menace en raison de son catholicisme. Il ne fut libéré qu’en 1917, grâce à l’amnistie des prisonniers politiques qui fit suite à la révolution de février. Il fut alors nommé exarque de l’Eglise grecque-catholique russe.
A partir de 1922, la persécution des catholiques s’accentua. Comme l’exarque refusait la mainmise du GPU sur toutes les paroisses catholiques, elles furent fermées de force par l’Etat. Un an plus tard, il fut jugé et condamné à 10 ans de prison : il passa les trois premières dans une prison moscovite, avant d’être déporté au goulag à Solovki. Là, il exerça son ministère de façon de plus en plus clandestine, au rythme des persécutions.
Léonide Feodorov fut « libéré » le 6 août 1929 et employé pour diverses tâches manuelles. Il mourut d’épuisement le 7 mars 1935, à Kirov, dans le centre de la Russie occidentale. Il fut béatifié par Jean-Paul II le 27 juin 2001.