Il naquit le 17 novembre 1869, à Prylbychi, à l’ouest de l’Ukraine, dans une famille de vieille noblesse ruthénienne ; son nom de baptême était Kazimierz Maria. Il passa son enfance dans l’est de la Pologne, non loin de Zamość. Après des études en Allemagne et en France, il obtint un doctorat en droit à Cracovie. Elu au parlement autrichien en 1900, il se retira de la vie politique en 1907.

En 1911, il entra chez les bénédictins en Allemagne, mais un an plus tard, il décida de rejoindre l’Eglise grecque-catholique ukrainienne. Il suivait ainsi la voie de son frère André, qui avait fondé l’ordre des studites avant d’être nommé archevêque métropolite de Lviv. Ordonné prêtre le 28 août 1915, Clément rejoignit en 1919 la laure de la Sainte Dormition à Univ, dont il fut nommé higoumène en 1926.

Il se rendit à Lviv en 1937 pour seconder son frère. En 1939, l’Ukraine fut occupée par les Soviétiques, qui commencèrent de persécuter l’Eglise grecque-catholique ; André et Clément furent sauvés, mais les communistes assassinèrent leur famille. A cette époque, André nomma Clément exarque de Russie. L’invasion nazie en 1941 suspendit la persécution des chrétiens : durant cette période trouble, Clément aida notamment les juifs persécutés.

Le retour des Soviétiques, en 1944, annonça la reprise de la persécution. L’URSS voulait rattacher les grecs-catholiques au patriarcat orthodoxe de Moscou. Nommé archimandrite des studites, Clément fut arrêté par le NKVD le 5 juin 1947. Comme il refusait d’abandonner sa foi, il fut condamné à 8 ans de prison.

Pendant ses années d’emprisonnement, Clément fut un soutien pour ses compagnons. Il mourut des mauvais traitements qu’il avait subis, le 1er mai 1951, à la prison centrale de Vladimir, à l’est de Moscou. Il fut béatifié par Jean-Paul II, le 27 juin 2001, en compagnie de 27 autres membres de l’Eglise grecque-catholique ukrainienne : « Qu’intercèdent pour vous les saints et les bienheureux qui, sur cette terre d’Ukraine, ont obtenu la couronne de la justice, et les bienheureux que nous célébrons spécialement en ce jour. Leur exemple et leur protection vous aident à suivre le Christ et à servir fidèlement son Corps mystique, l’Eglise. Que par leur intercession, Dieu répande sur vos blessures l’huile de la miséricorde et de la consolation afin que vous puissiez regarder avec confiance ce qui vous attend, certains d’être les fils d’un Père qui vous aime tendrement. »

Le 1er mai est aussi la Solennité de saint Joseph, fête instituée par Pie XII en 1955.