Europe, États-Unis, mais aussi Sibérie… la grosse chaleur est là, nous dit-on ! Mais il faut la pleurer (quand l’envie est plutôt de la saluer) car la hausse des baromètres va faire encore chuter la glace de la mer arctique et menacer nos pauvres ours polaires en quête de nourriture sur la banquise… Mais le lien de cause à effet est loin d’être plausible selon « Polar Bear Science », le blog de Susan J. Crockford, une zoologiste canadienne : une comparaison des années précédentes montre peu ou pas d’impact sur la glace de mer. Mieux, les chiffres montrent que la glace de mer est stable depuis maintenant dix ans et a retrouvé son niveau des années 1930.
Une chose est sûre : on joue une fois de plus à nous faire peur via le climat
C’est le Guardian qui le crie haut et fort, dans son édition du 9 juillet, il y a actuellement une « vague de chaleur mondiale ». En Sibérie, la chaleur est censée être « complètement sans précédent » et aura assurément (nous dit-on) un impact sur la glace de mer arctique – l’habitat de l’ours polaire, emblème victimaire du changement climatique…
« Cela fait partie d’un phénomène global, même si ce n’est pas le plus important. Le changement vraiment significatif se produit actuellement en Sibérie orientale, où une vague de chaleur sans précédent réchauffe le littoral arctique, avec des conséquences imprévisibles dans le détail mais sûrement mauvaises à grande échelle ».
« Sûrement mauvaises » dit The Guardian… avec de telles certitudes, on va loin. De fait, l’été a apporté communément sa bonne chaleur… et apparemment dans beaucoup d’endroits de l’hémisphère nord, peut-être même plus qu’à l’accoutumé. Mais qu’a eu comme conséquences, sur la glace de mer, cette chaleur maudite sur laquelle « fondent » les alarmistes du climat ?!
Légèrement plus de glace arctique en cette année 2018 qu’en 2007
Il suffit de se baser sur les visualisations schématiques du National Snow and Ice Data Center (NSIDC). Au 8 juillet 2007, où le tout début de l’été avait connu de fait quelques chaleurs relativement importantes (mais pas autant que cette année apparemment), on a pu observer le deuxième minimum de glace de mer estivale depuis 1979 : il y avait une grande étendue d’eau libre au large de la Sibérie dans la mer de Sibérie orientale, dans la mer de Beaufort, la mer des Tchouktches et la mer de Kara, et pratiquement aucune glace dans la baie d’Hudson.
Au 8 juillet 2018, la grande étendue d’eau libre demeure toujours au large de la Sibérie, mais seulement une petite parcelle dans la mer de Beaufort qui concentre encore beaucoup de glace, tout comme la mer des Tchouktches et la mer de Kara. Bien qu’il y ait moins de glace dans la mer de Barents qu’en 2007, l’archipel arctique canadien est toujours encombré de glace et le sud de la baie d’Hudson en est encore à moitié rempli.
Les schémas du NSIDC montrent donc légèrement plus de glace en cette année 2018 qu’en 2007, malgré des semaines de déferlement record de température… S’il y a lien de cause à effet, les vagues de chaleur de ce début d’été ne sont donc pas si terribles, puisqu’elles ont eu moins d’effet qu’en 2007. Ou alors, c’est que le lien de cause à effet direct n’est pas si certain. Une chose est sûre : on joue une fois de plus à nous faire peur.
Crier à l’homme – et pleurer les ours
D’autres données confortent cette réalité, ceux de l’Institut météorologique danois (DMI) mis en valeur par le blog « NoTricksZone ». Il ne fait aucun doute que la banquise arctique a considérablement diminué depuis qu’elle a atteint son point culminant aux environs de 1980, à l’époque où les scientifiques du climat avaient averti que le monde risquait de se refroidir dans une ère glaciaire (sic !). Seulement son niveau est stable depuis une décennie.
La zone de glace de mer de l’Arctique a commencé à se remettre de ses plus bas niveaux de 2007 et 2012, ainsi que son volume dont on nous avait promis qu’il se rétrécirait jusqu’à n’être plus qu’une peau de chagrin… En 2007, un responsable américain du climat avait déclaré que la glace de mer arctique était dans une « spirale de la mort ». Leurs projections étaient encore une fois erronées.
Selon « NoTricksZone », la quantité actuelle de glace de mer dans l’Arctique se trouve être à peu près la même que dans les années 1930. Les niveaux d’aujourd’hui sont même considérablement plus élevés qu’ils ne l’étaient sur une grande partie de l’Holocène, qui a connu des périodes beaucoup plus chaudes qu’aujourd’hui.
Alors, oui les ours polaires ont besoin de glace de mer : c’est leur habitat et leur terrain de chasse. Reste que les cycles climatiques ont toujours fait fluctuer cette masse glacée. Et que les prévisions alarmistes se trouvent être drôlement remises en question.
Malgré tout ça, on continue à se jeter sur les premières vagues de chaleur pour crier au loup ou plutôt à l’homme – et pleurer les ours.