Le nouveau traité NAFTA entre Etats-Unis, Canada et Mexique échappe-t-il aux visées du mondialisme ?

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S’il faut en croire le site antimondialiste The New American – et ses arguments sont nombreux et circonstanciés – la nouvelle mouture du traité de libre-échange nord-américain, NAFTA, signé in extremis dimanche soir par le Canada, entraînera les Etats-Unis vers de nouveaux abandons de souveraineté à l’opposé des promesses électorales de Donald Trump.
 
Respectant un ultimatum fixé à dimanche minuit, le Canada et les Etats-Unis, en attendant l’adhésion définitive du Mexique avant la fin du mandat d’Enrique Peña Nieto le 1er décembre prochain, ont affirmé dans un communiqué conjoint s’être mis d’accord sur un accord de libre-échange « nouveau » et « modernisé pour le XXIe siècle » au bénéfice des travailleurs de tous les domaines à travers des « marchés plus libres, des échanges plus équitables et une croissance économique robuste » dans la région.
 

Les Etats-Unis de Donald Trump sont-ils en train de capituler face au mondialisme ?

 
Renégocié sous le nom d’USMCA, United-States-Mexico-Canada Agreement, la nouvelle version de NAFTA comprend 34 chapitres (contre 22 dans l’ancien accord) sur 1.809 pages dont 1.572 consacrés au traité lui-même, qui a donc gonflé par rapport au 741 pages du traité de 1994. Assorti d’une clause de renouvellement au terme de 16 ans, et d’une clause de revoyure tous les six ans, le traité permet le retrait d’une partie moyennant un préavis de six mois. C’est déjà ça.
 
Mais outre l’extension des domaines d’application, le traité prévoit la soumission des parties à des instances internationales, pour ne pas dire internationalistes, notamment dans le cadre des accords sur l’environnement, qui constitue un chapitre nouveau. Il s’agit concrètement de soumettre la pêche aux pratiques et quotas définis par la convention de l’ONU sur la loi de la mer, UNCLOS, et ses instruments annexes : c’est le pied dans la porte pour la reconnaissance des autorités supranationales.
 

Le nouveau traité NAFTA entraînera des abandons de souveraineté pour les Etats-Unis, le Mexique et le Canada

 
L’USCMA ouvre également la possibilité de mettre en place une Union nord-américaine puisque l’accord prévoit l’établissement d’une nouvelle bureaucratie internationale, une commission de libre-échange (Free Trade Commission) chargée de surveiller les comités régionaux de moindre importance et de mettre en œuvre l’accord lui-même, avec l’objectif supplémentaire d’améliorer encore les échanges et les investissements entre parties, et ce dans tous les domaines. Sont visés l’industrie, les transports, la finance, les télécommunications, la propriété intellectuelle, etc. – la liste est longue. Sans oublier l’environnement…
 
En fait, on se retrouve face à une commission supranationale qui ressemble beaucoup à celle prévue dans le défunt TPP ou traité de Partenariat trans-pacifique, disposant notamment de la compétence pour modifier l’USCMA sans le consentement du Congrès des Etats-Unis. Tel qu’il est rédigé, le traité empêcherait notamment la mise en place de droits de douane en cas de besoin, et permettrait à cette commission de superviser largement toute la question des taxes à l’importation.
 

Le traité de libre-échange USMCA donne le pouvoir à des entités supra-nationales

 
D’ailleurs, un autre comité sur la « compétitivité américaine » prévoit une plus forte intégration économique à l’avenir en vue de rendre le bloc Etats-Unis, Mexique et Canada plus compétitif à l’égard du reste du monde. Selon The New American, il s’agit clairement d’une volonté du Deep State – l’Etat profond – de fondre les pays entre eux plutôt que de permettre à chacun d’améliorer sa propre compétitivité nationale, à commencer par les Etats-Unis invités en réalité à des abandons de souveraineté vis-à-vis de leurs voisins, qui seront tout aussi atteints sur ce chapitre, puisque tout se fera au profit d’instances supérieures sur lesquelles les habitants de ces trois pays n’auront aucune prise.
 
Au bout du compte, on tend vers la reconnaissance du pouvoir d’une commission de libre-échange non élue, investie du pouvoir économique mais pas seulement, puisqu’à travers ses références répétées à l’environnement et au développement durable, la version révisée de NAFTA organise la soumission des signataires aux autorités onusiennes qui ont la haute main dans ce domaine.
 

Anne Dolhein