Lopez Obrador plaide pour l’intégration du Mexique, des Etats-Unis et du Canada, façon UE

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Les Etats-Unis, le Mexique et le Canada devraient s’unir sous un gouvernement transnational de type Union européenne, a déclaré le mois dernier le président mexicain d’extrême gauche Andrés Manuel López Obrador dans des propos peu remarqués. Il plaidait ainsi pour un nouveau pas dans la direction de la création de grandes régions, étape vers la mondialisation, de la même manière que cela se fait dans d’autres régions du globe au détriment des souverainetés nationales.

S’exprimant lors d’un événement organisé à l’occasion du 110e anniversaire de l’occupation de la ville côtière de Veracruz par l’armée américaine, Lopez Obrador a appelé à la création d’une « communauté » nord-américaine avec ses voisins du Nord.

Cela commençait plutôt bien : « Béni soit le Mexique, si proche de Dieu et pas si éloigné des Etats-Unis », a déclaré le président que l’on surnomme « AMLO ». Mais se dégradait aussitôt : « L’important ici est de savoir comment renforcer cette intégration et cet engagement qui sont utiles aux deux nations, qui profitent aux Etats-Unis et au Mexique pour renforcer l’Amérique du Nord et, par la suite, l’ensemble du continent américain, tout comme, au début, a été créée la communauté européenne qui est devenue plus tard l’Union européenne. »

 

Lopez Obrador, représentant de la mondialisation socialiste

Certes, « AMLO » a ajouté un couplet sur la souveraineté mexicaine, à laquelle tiennent les Mexicains soucieux de ne pas tomber sous la coupe des Etats-Unis, mais il suffit de regarder l’UE – que Vladimir Boukovski n’a pas craint de qualifier de « nouvelle URSS » – pour comprendre l’entourloupe.

D’ailleurs, Lopez Obrador a poursuvi : « C’est ainsi que nous devons nous intégrer à l’Amérique, c’est ce qu’il y a de mieux pour les nouvelles générations, mais nous avons besoin d’un pacte de respect mutuel pour nos souverainetés, de règles claires, parce que le Mexique ne veut être ni un protectorat, ni une colonie d’un pays étranger », ajoutant que le gouvernement américain avait « beaucoup de respect » pour son homologue mexicain et qu’il espérait que cela continuerait ainsi.

Largement reprises au Mexique, les déclarations d’« AMLO » n’ont guère été répercutées en Amérique du Nord, observe The New American.

En fait, les ambitions mondialistes de Lopez Obrador sont plus vastes. En 2021, s’exprimant lors d’un sommet de la Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) qu’il avait convoqué et auquel participaient des dirigeants communistes tels que les dictateurs de Cuba et du Venezuela, le dirigeant mexicain d’extrême gauche a également présenté l’UE comme un modèle d’intégration dans l’hémisphère occidental. « Nous devrions construire sur le continent américain quelque chose de similaire à la communauté économique qui a été à l’origine de l’actuelle Union européenne », déclarait-il alors : « A l’heure actuelle, la CELAC peut devenir le principal instrument de consolidation des relations entre les pays d’Amérique latine et des Caraïbes. »

 

Mexique, Etats-Unis et Canada devraient se soumettre à une entité supranationale

Il s’agirait dans les deux cas de construire sur les fondations des accords de libre-échange – comme cela s’est fait pour l’UE, qui a peu à peu absorbé des compétences souveraines des Etats jusqu’à dicter la plus grande part des lois applicables dans ses membres – pour aboutir à une entité supranationale calquée sur ce qui se fait non seulement en Europe, mais autour de la Russie à travers l’Union économique eurasiatique.

Le journaliste Alex Newman souligne dans son commentaire que cette poussée vers l’intégration du Mexique, des Etats-Unis et du Canada dans un carcan supra-national avance avec des hauts et des bas depuis plusieurs décennies sous la houlette d’organisations mondialistes comme le Council on Foreign Relations.

Il observe aussi que l’appartenance de Lopez Obrador et de son régime au Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), membre de l’Internationale Socialiste (dont le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, fut d’ailleurs le président) a de quoi inquiéter. Le PRI est également membre du Foro de São Paolo, un réseau de partis marxistes d’Amérique latine fondé par le dictateur communiste Fidel Castro, l’homme fort du Brésil Luis Inacio « Lula » da Silva, les révolutionnaires Sandinistes meurtriers et les organisations narcoterroristes communistes telles que les FARC.

 

L’UE, « modèle » des intégrations régionales

Selon Newman, le processus d’intégration désormais ouvertement prôné par Lopez Obradore se poursuit tranquillement en arrière-plan sous la direction Biden. Il affirme qu’une réunion trilatérale il y a environ un an entre Biden, AMLO et Justin Trudeau a débouché sur la Déclaration de l’Amérique du Nord qui promet davantage de subversion de la souveraineté ainsi qu’une gouvernance régionale renforcée.

Newman conclut :

« Le processus de régionalisation décrit par AMLO se produit dans le monde entier, les nations jadis souveraines étant absorbées par des régimes régionaux. Si l’UE est peut-être la plus avancée, des projets similaires incluent l’Union africaine, l’Union eurasienne de Poutine, l’Union des Etats d’Amérique du Sud (UNASUR), l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), et bien d’autres encore.

« Dans son livre World Order, Henry Kissinger, feu le chef de file des mondialistes, laquais de Rockefeller et principal promoteur du “Nouvel Ordre Mondial”, a décrit la stratégie poursuivie. “La quête contemporaine de l’ordre mondial nécessitera une stratégie cohérente pour établir un concept d’ordre dans les différentes régions et pour relier ces ordres les uns aux autres”, y affirmait-il.

« Plus récemment, le patron du Forum économique mondial, Klaus Schwab – le chef de file de la “Grande Réinitialisation” néo-féodaliste – a fait l’éloge de cette stratégie de “régionalisation” visant à saper la souveraineté en tant que “solution” à la frustration des peuples à l’égard du mondialisme. “Le succès de l’Union européenne en tant que zone de libre-échange illustre bien comment la régionalisation peut devenir une nouvelle version édulcorée de la mondialisation”, a-t-il déclaré dans son livre Covid-19: The Great Reset, dans lequel il vante les mérites de l’“Amérique du Nord”.

« Ce qu’AMLO propose, c’est un gouvernement supranational qui n’aura aucun compte à rendre et qui régira les Américains, les Mexicains et les Canadiens comme l’UE régit les nations européennes jadis indépendantes. Ce n’est pas son projet, et le programme continuera d’avancer après qu’il sera lui-même parti. Cependant, si un nombre suffisant de citoyens de chacun des trois pays peuvent être informés et mobilisés, il est possible d’arrêter le plan et de demander des comptes à ceux qui complotent secrètement contre les meilleurs intérêts de leurs nations. »

 

Jeanne Smits