Le Mexique opère actuellement un rapprochement appuyé avec Cuba la communiste, offrant à son économie exsangue un soutien énergétique qui n’est pas sans rappeler la manière dont l’Union soviétique portait le régime de Fidel Castro à bout de bras. Doté d’une nouvelle présidente socialo-écologiste qui poursuit l’œuvre du non moins gauchiste Lopez Obrador favorable au président cubain Miguel Diaz-Canel, qui avait fourni 13.000 barils par jour en 2023, passant devant la Russie et ses 12.000 barils par jour. Certes, le Venezuela reste loin devant (55.000 bpj), mais on s’attend à ce que le Mexique augmente son aide. Il envoie également des aliments, des machines et d’autres biens de toutes sortes. Le Cuba reste un gouffre dans lequel on déverse de plus en plus de choses…
Lundi, le gouvernement de Claudia Sheinbaum a fait partir 400.000 barils depuis le port mexicain de Pajaritos pour La Havane, avec peu d’espoir de voir payer l’addition un jour par le régime castriste. Les comptes devraient se solder par du troc, voire une donation pure et simple, le tout finalement aux frais du contribuable mexicain.
Le Mexique sauve non pas Cuba, mais son régime castriste
Et c’est bien le régime qui est ainsi « sauvé » : la faillite cubaine, qui s’est manifestée ce mois-ci par la mise à l’arrêt des centrales thermo-électriques faute de carburant, et l’extinction des feux dans l’ensemble du pays, a poussé la population dans la rue pour protester une nouvelle fois dans au moins 48 manifestations du 18 au 24 octobre. Le gouvernement cubain s’est tourné vers le Mexique pour éviter un embrasement dont il risquait de devenir la victime. Claudia Sheinbaum a répondu présent, et c’est cela qui a fait dire à Arturo McFields Yescas, ambassadeur du Nicaragua près l’Organisation des Etats d’Amérique, que le Mexique est la « nouvelle Union soviétique de Cuba ».
Mardi, pourtant, 42 % du territoire cubain étaient toujours privés d’électricité : en cause, le manque de carburant qui affecte 66 centrales de production, mais à celui-ci s’ajoute l’état déplorable des centrales cubaines parmi lesquelles trois sont à l’arrêt pour cause d’avarie, et trois autres « en maintenance ». Les centrales flottantes fournies par la Turquie sont très loin de pouvoir pallier le manque. La dictature communiste cubaine n’a d’autre solution que s’en remettre à ses alliés : Russie, Venezuela, Mexique. Ceux-ci se montrent solidaires.
L’Union soviétique sauvait déjà Cuba ; la Russie, le Venezuela et le Mexique continuent
Tout cela n’empêche pas Cuba de se dire encore et toujours victime de « l’embargo » infligé par les Etats-Unis – un embargo tout relatif puisque le seul Mexique s’était engagé l’an dernier sous Juan Manuel Lopez Obrador à acheminer 5,4 millions de barils de pétrole, l’équivalent de 391 millions de dollars. Mme Sheinbaum a d’ailleurs fait savoir à Cuba que celui-ci pouvait demander « tout ce qu’il peut désirer ».
Sur l’éventuel échange de bons procédés, le Mexique reste plus que discret. On sait seulement que les paiements en nature se font volontiers à Cuba sous forme de médecins formés, de produits pharmaceutiques et d’instructeurs et d’assesseurs militaires. Cuba ne manque pas de richesses, théoriquement : jadis exportatrice d’aliments, il les « mendie » aujourd’hui, pour reprendre l’expression d’Oriana Rivas sur Panampost. La Havane importe aujourd’hui pour plus de 2.000 millions de dollars de produits de première nécessité, mais corruption et mauvaise administration ne laissent prévoir aucune amélioration.
Quant au Mexique lui-même – qui fut jadis le pays le plus riche d’Amérique latine – il a connu lui-même des déboires énergétiques au mois de mai, avec de multiples coupures de courant dans plusieurs de ses Etats : le Venezuela avait connu un scénario semblable avant sa propre plongée dans le rouge.