20 août : Saint Bernard

20 août Saint Bernard
 

Il naquit vers 1090 au château de Fontaine-lès-Dijon, en Bourgogne, dans une famille noble. Ayant reçu une solide formation en lettres, il perdit sa mère, la bienheureuse Aleth de Montbard, en 1107, ce qui l’affecta beaucoup. Après quelques années de vie mondaine, il connut sa vocation et entra à la jeune abbaye de Cîteaux en 1112, avec quatre de ses frères.

En 1115, il fut envoyé avec plusieurs moines fonder l’abbaye de Clairvaux, dont il fut élu abbé. Il continua d’étudier l’Ecriture Sainte et les Pères de l’Eglise. Malgré la règle stricte imposée à Clairvaux, les vocations furent très nombreuses : le père de Bernard lui-même finit par y devenir moine. Dès 1118, plusieurs autres monastères durent être fondés pour pouvoir accueillir les moines, bien trop nombreux : du vivant de Bernard, 68 abbayes filles furent établies.

Grand théologien, Bernard rédigea de nombreux ouvrages tout au long de sa vie monacale ; il fut en relation épistolaire avec plusieurs grands ecclésiastiques de son temps. Il voyagea aussi beaucoup en Europe, prêchant le renouveau spirituel, et participa au concile de Troyes en 1129 qui reconnut l’ordre des Templiers. Par ailleurs, il prit une part active dans la défense du pape Innocent II contre l’antipape Anaclet II.

Les engagements de Bernard furent innombrables. Il prêcha la croisade en Terre Sainte à la demande du pape Eugène III, ancien moine de Clairvaux. Il s’opposa aux violences faites aux Juifs, qui doivent se convertir avant la fin des temps. Il travailla abondamment à la sauvegarde et à la diffusion de la sainte doctrine catholique, notamment contre l’hérésie cathare qui déchirait la France à cette époque.

Bernard mourut à Clairvaux le 20 août 1153. Canonisé par Alexandre III le 18 janvier 1174, il est considéré comme le dernier des Pères de l’Eglise. Benoît XVI lui consacra son audience générale du 21 octobre 2009 : « On prétend parfois résoudre les questions fondamentales sur Dieu, sur l’homme et sur le monde à travers les seules forces de la raison. Saint Bernard, au contraire, solidement ancré dans la Bible et dans les Pères de l’Eglise, nous rappelle que sans une profonde foi en Dieu alimentée par la prière et par la contemplation, par un rapport intime avec le Seigneur, nos réflexions sur les mystères divins risquent de devenir de vains exercices intellectuels, et perdent leur crédibilité. »

Saint Bernard de Clairvaux recommandait particulièrement la dévotion à la Vierge Marie, comme dans cette homélie : « O vous qui flottez sur les eaux agitées de la vaste mer, et qui allez à la dérive plutôt que vous n’avancez au milieu des orages et des tempêtes, regardez cette étoile, fixez vos yeux sur elle, et vous ne serez point engloutis par les flots. Quand les fureurs de la tentation se déchaîneront contre vous, quand vous serez assaillis par les tribulations et poussés vers les écueils, regardez Marie, invoquez Marie. Quand vous gémirez dans la tourmente de l’orgueil, de l’ambition, de la médisance, et de l’envie, levez les yeux vers l’étoile, invoquez Marie. Si la colère ou l’avarice, si les tentations de la chair assaillent votre esquif, regardez Marie. Si, accablé par l’énormité de vos crimes, confus des plaies hideuses de votre cœur, épouvanté par la crainte des jugements de Dieu, vous vous sentez entraîné dans le gouffre de la tristesse et sur le bord de l’abîme du désespoir, un cri à Marie, un regard à Marie. Dans les périls, dans les angoisses, dans les perplexités, invoquez Marie, pensez à Marie. Que ce doux nom ne soit jamais loin de votre bouche, jamais loin de votre cœur ; mais pour obtenir une part à la grâce qu’il renferme, n’oubliez point les exemples qu’il vous rappelle. En suivant Marie, on ne s’égare point, en priant Marie, on ne craint pas le désespoir, en pensant à Marie, on ne se trompe point ; si elle vous tient par la main, vous ne tomberez point, si elle vous protège, vous n’aurez rien à craindre, si elle vous conduit, vous ne connaîtrez point la fatigue, et si elle vous est favorable, vous êtes sûr d’arriver ; vous comprendrez ainsi par votre propre expérience pourquoi il est écrit : “Le nom de la vierge était Marie.” »