29 août : Sainte Marie de la Croix

29 août Marie Croix
 

Jeanne Jugan, de son nom de naissance, née à Cancale, sur la côte nord de la Bretagne, le 25 octobre 1792, dans une famille de pêcheurs, orpheline de père à quatre ans, vécut une enfance pieuse. En 1810, elle refusa une première demande en mariage d’un jeune marin, auquel elle déclara quelques temps après : « Dieu me veut pour lui. Il me garde pour une œuvre qui n’est pas connue, pour une œuvre qui n’est pas encore fondée. » En 1817, elle partit pour Saint-Servan, où elle travailla dans une pharmacie, avant de se mettre au service d’une Mlle Lecoq, avec qui elle pratiqua la charité. Elle entra aussi dans le tiers-ordre eudiste. Durant l’hiver 1839, elle recueillit chez elle une pauvre vieille femme aveugle, à qui elle offrit son lit ; elle s’installa elle-même dans le grenier. Ce fut l’acte fondateur des Petites Sœurs des Pauvres.

Elle fut rejointe par quelques femmes et fut élue supérieure de la communauté naissante, qu’elle dota une règle inspirée de celle de saint Augustin et de celle des Eudistes. Elle prit alors le nom de sœur Marie de la Croix. Plusieurs maisons furent rapidement ouvertes en Bretagne puis en France. Mais à partir de 1852, une cabale de plusieurs religieuses fit que Jeanne fut exclue de toute responsabilité dans sa congrégation par l’aumônier, l’abbé Le Pailleur, et reléguée au noviciat à Saint-Pern. Elle déclara à cette époque : « Je ne vois plus que Dieu seul. » Elle mourut à Saint-Pern le 29 août 1879. Quelques années plus tard, après une enquête menée à la demande du Saint Siège, l’abbé Le Pailleur fut désavoué et envoyé à Rome pour y finir sa vie dans un couvent.

Le 11 octobre 2009, sœur Marie de la Croix fut canonisée par Benoît XVI : « Par son œuvre admirable au service des personnes âgées les plus démunies, sainte Marie de la Croix est aussi comme un phare pour guider nos sociétés qui ont toujours à redécouvrir la place et l’apport unique de cette période de la vie. Née en 1792 à Cancale, en Bretagne, Jeanne Jugan a eu le souci de la dignité de ses frères et de ses sœurs en humanité, que l’âge a rendus vulnérables, reconnaissant en eux la personne même du Christ. “Regardez le pauvre avec compassion, disait-elle, et Jésus vous regardera avec bonté, à votre dernier jour.” Ce regard de compassion sur les personnes âgées, puisé dans sa profonde communion avec Dieu, Jeanne Jugan l’a porté à travers son service joyeux et désintéressé, exercé avec douceur et humilité du cœur, se voulant elle-même pauvre parmi les pauvres. Jeanne a vécu le mystère d’amour en acceptant, en paix, l’obscurité et le dépouillement jusqu’à sa mort. Son charisme est toujours d’actualité, alors que tant de personnes âgées souffrent de multiples pauvretés et de solitude, étant parfois même abandonnées de leurs familles. L’esprit d’hospitalité et d’amour fraternel, fondé sur une confiance illimitée dans la Providence, dont Jeanne Jugan trouvait la source dans les Béatitudes, a illuminé toute son existence. Cet élan évangélique se poursuit aujourd’hui à travers le monde dans la Congrégation des Petites Sœurs des Pauvres, qu’elle a fondée et qui témoigne à sa suite de la miséricorde de Dieu et de l’amour compatissant du Cœur de Jésus pour les plus petits. Que sainte Jeanne Jugan soit pour les personnes âgées une source vive d’espérance et pour les personnes qui se mettent généreusement à leur service un puissant stimulant afin de poursuivre et de développer son œuvre ! »

Le 29 août est aussi fêtée la décollation de saint Jean-Baptiste, que nous avons évoquée à l’occasion de sa nativité, le 24 juin.