Le pape François est allé en Indonésie, premier pays musulman du monde qui compte moins de 3 % de catholiques sur 276 millions d’habitants, pour y parler de « dialogue inter-religieux » dans un « respect mutuel ». Il y a multiplié déclarations et gestes chocs. Il a signé avec le grand imam de la mosquée Istiqlal, Nasaruddin Omar, une déclaration finale contre le changement de Climat. Il a déclaré : « Nous sommes de différentes religions mais nous n’avons qu’un seul Dieu. » Enfin, dans une bénédiction solennelle aux jeunes de diverses confessions rassemblés devant lui, dans le cadre des Scholas Occurentes, il l’a voulue « valide pour toutes les religions », et, de ce fait, a explicitement évité de faire le signe de Croix. On savait, depuis Fiducia Supplicans, que le pape François est d’une grande inventivité en matière de bénédictions, mais on n’en demeure pas moins un peu surpris.
Pas à pas sur les pas de François en Indonésie
Explorons-donc avec François les arcanes de son voyage en Indonésie. Qu’il ait incité les jeunes à « discuter entre frères pour avancer vers la paix » est dans l’ordre des choses, qu’il ait appelé à « contrer l’extrémisme et l’intolérance qui, en tordant la religion, cherchent à imposer leurs vues par la tromperie et la violence » aussi. Qu’il ait insisté sur la nécessité d’une « action décisive » contre le réchauffement du climat sort déjà de son rôle mais ne surprend pas, tant François, depuis Laudato Si’, semble obsédé par l’écologisme et tente d’y convertir l’Eglise. Et l’utilisation du dialogue entre les religions est une extension abusive de cette obsession. On peut lire dans la déclaration finale signée par François et le grand imam les phrases suivantes : « L’exploitation par les hommes de la création, notre maison commune, a contribué au changement du climat, conduisant à de nombreuses conséquences destructrices, comme les désastres naturels, le réchauffement global et des schémas météo imprévisibles. »
Le Climat substitut de Dieu
On voit là que François confirme sa soumission au dogme du changement du climat par l’homme et à ses implications politiques, idéologiques, économiques et religieuses. Le document qu’il a signé poursuit : « La crise environnementale en cours est un obstacle à la coexistence harmonieuse des peuples. Nous appelons sincèrement tous les hommes de bonne volonté à agir de façon décisive pour maintenir l’intégrité de l’environnement et ses ressources. » Pour faire avancer sa foi climatiste, François se sert du dialogue inter-religieux : « En accueillant les autres et en respectant leur identité, la fraternité nous met sur un sentier commun où l’on voyage dans l’amitié vers la lumière. » A quoi le grand imam a répondu : « Depuis que je suis grand imam de la mosquée, j’insiste que ce n’est pas seulement le lieu de prière des musulmans mais aussi une grande maison pour l’humanité. »
Un seul Dieu pour ceux qui vénèrent la Croix et ceux qui la rejettent ?
C’est à l’aune de ces déclarations qu’il faut essayer de comprendre la déclaration qu’a faite François aux jeunes des Scholas Occurentes : « Ici, vous êtes de diverses religions, mais nous n’avons qu’un seul Dieu, il est seulement un. » S’il voulait dire que, pour un catholique, il n’y a qu’un Dieu, c’est vrai : la Trinité, Père, Fils et Saint Esprit. En revanche, cela ne veut pas dire que « nous », c’est-à-dire François et les chrétiens, les musulmans, et les autres aient le même Dieu. Les musulmans ni les juifs, par exemple, n’acceptent l’Incarnation de Notre Seigneur, ni sa crucifixion. On ne saurait l’apprendre à une personne aussi instruite que François. Et il en a donné au même moment la preuve en terminant son discours par cette bénédiction : « En union, en silence, nous allons prier le seigneur et je vais donner une bénédiction à tous, une bénédiction valide pour toutes les religions. Que Dieu bénisse chacun de vous. Qu’il bénisse tous vos désirs (sic). Qu’il bénisse vos familles. Qu’il bénisse votre présence ici. Qu’il bénisse votre avenir. Amen. »
Le coup de François en Indonésie : renier la Croix ?
Sur ces paroles solennelles, François a donc explicitement renoncé au signe de la Croix pour donner sa bénédiction, afin qu’elle soit « valide pour toutes les religions », pour ne pas heurter ceux qui refusent l’Incarnation et la Crucifixion pour le rachat des péchés, c’est-à-dire la religion chrétienne. Sous couleur de dialogue et de diplomatie interculturelle, on ne saurait aller plus loin dans l’apostasie. Sans doute saint Pierre, la nuit de la Passion, quelques heures avant la Croix, a-t-il renié trois fois le Christ, mais il avait l’excuse de la nuit, de la peur, de la catastrophe que constituait l’arrestation du Seigneur. Ici, il s’agit d’un voyage longuement préparé, que nul ne forçait François à faire en terre musulmane. Le lieu de la déclaration, devant les Scholas Occurentes, confirme le caractère médité, prémédité, même, du « coup » fait par François en Indonésie.
Le climat très humaniste des Scholas Occurentes
Selon le vaticaniste italien Sandro Magister, les Scholas Occurentes sont une révolution pédagogique voulue par François. Selon un chirographe leurs objectifs seraient « cohérents avec la mission de l’Eglise ». Il s’agit d’un réseau mondial d’écoles qu’il suit depuis sa création à Buenos-Aires du temps qu’il y était archevêque. Il y en a aujourd’hui 400.000 réparties dans 80 pays sur 5 continents. Ces écoles sont des « ponts » entre jeunes du monde entier. François ne leur parle quasiment jamais de Jésus ni de Dieu le Père, mais d’instruction, de sport et de culture ou de « dialogue, écoute, identité, appartenance, accord en matière d’éducation, culture de la rencontre, monde meilleur, nouvel humanisme ». En revanche le pape est bien visible dans une collection de petits livres destinés aux élèves publiée par Scholas Occurrentes et intitulée « Con Francisco a mi lado », avec François à mes côtés. Dans celui sur la diversité, toutes les formes de « famille » sont mises sur le même plan, y compris les couples homosexuels et leurs enfants. Ce que François est allé promouvoir en Indonésie, c’est une foi mondialiste mondaine où le climat tient plus de place que Dieu et la Croix.