Baptisée Marie-Victoire Couderc, elle naquit le 1er février 1805 à Sablières, en Ardèche. Quatrième d’une famille rurale de douze enfants, elle eut très jeune la vocation religieuse. En 1826, elle entra au noviciat des sœurs de Saint-Régis à Alba-la-Romaine, communauté fondée peu de temps auparavant par le père Etienne Terme. Elle prit le nom de sœur Thérèse.
En 1827, le père Terme fonda une nouvelle œuvre, qui deviendrait la congrégation de Notre-Dame du Cénacle, dédiée à l’accueil des femmes pour des retraites spirituelles s’inscrivant dans la spiritualité de saint Ignace, et appela sœur Thérèse et deux autres sœurs pour s’en occuper.
Le père Terme mourut en 1834, mais sœur Thérèse continua de faire vivre le Cénacle avec l’aide du provincial des jésuites. Epuisée par les efforts qu’elle avait consentis pour son œuvre, elle dut toutefois se mettre en retrait pendant quelques temps. Cette période fut mise à profit pour l’évincer au profit d’une personne riche et de meilleure éducation.
Thérèse vécut dès lors dans l’ombre, se consacrant à la prière et à l’humilité, en organisant quelques retraites. Désirant s’abandonner totalement à la volonté de Dieu, elle mit ce temps à profit pour écrire Se livrer en 1864 : « Or, le grand moyen d’entrer dans la voie de la perfection et de la sainteté, c’est de se livrer à notre bon Dieu. (…) Se livrer, c’est plus que se dévouer, c’est plus que se donner, c’est même quelque chose de plus que s’abandonner à Dieu. Se livrer enfin, c’est mourir à tout et à soi-même, ne plus s’occuper du moi que pour le tenir toujours tourné vers Dieu. Se livrer, c’est encore ne plus se chercher en rien, ni pour le spirituel, ni pour le temporel, c’est-à-dire ne plus chercher de satisfaction propre mais uniquement le bon plaisir divin. Il faut ajouter que se livrer, c’est aussi cet esprit de détachement qui ne tient à rien, ni pour les personnes, ni pour les choses, ni pour le temps, ni pour les lieux. C’est adhérer à tout, accepter tout, se soumettre à tout. »
A partir de 1867, Thérèse vécut à Lyon où elle enseigna le catéchisme, organisa des retraites, soigna les sœurs malades. En 1877 seulement, sa qualité de cofondatrice du Cénacle, avec le père Terme, fut reconnue officiellement par la nouvelle supérieure de l’ordre. Elle mourut à Lyon le 26 septembre 1885, fut béatifiée par Pie XII le 4 novembre 1951 et canonisée par Paul VI le 10 mai 1970.