Inclinaison de la terre, CO2 et réchauffement

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Une récente étude publiée par la revue Nature Geoscience propose une explication aux augmentations abruptes des concentration de CO2 au cours des 500.000 dernières années – car ni elles, ni les périodes de réchauffement n’ont commencé avec l’activité humaine que l’on rend aujourd’hui responsable du « changement climatique » en cours – et sa conclusion est intéressante. D’après les chercheurs, emmenés par Etienne Legrain de l’Institut des géosciences de l’environnement (IG), on observe que cette augmentation du dioxyde de carbone est plus importante lorsque l’axe de la Terre est fortement incliné par rapport au soleil.

Le résultat est qualifié d’« inattendu » par le site écologiste Reporterre qui est à 100 % embarqué dans la dénonciation de l’activité humaine, et son journaliste en tire la conclusion qu’il va falloir tenir compte de la forte inclinaison actuelle de la terre en prévoyant l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre au cours des années à venir.

 

L’inclinaison de l’axe de la terre : un facteur à prendre en compte

Une question surgit pourtant immédiatement : ne serait-ce pas le mouvement de l’axe de la Terre qui aurait une influence lourde sur les évolutions du climat, plutôt que l’activité humaine, puisque si l’activité solaire un rôle prépondérant, la manière dont sa lumière et sa chaleur atteignent la planète n’est-elle pas aussi primordiale pour le climat ? Pour pousser l’interrogation plus loin, l’augmentation du CO2 n’est-elle pas plutôt un symptôme (et de quoi ?) qu’une cause du réchauffement ?

L’étude publiée le 11 octobre dernier s’appuie sur des carottes de glace qui ont permis aux chercheurs « archéologues du climat » de découvrir 22 sauts de CO2 qu’ils évaluent à une dizaine de parties pour mille (ppm) sur une période courte d’environ une centaine d’années. Il est précisé que ces augmentations sont nettement moins importantes que celles enregistrées actuellement : leur vitesse et leur amplitude seraient « environ 10 fois moins importantes que les émissions humaines actuelles de CO2 », assure Etienne Legrain.

On connaissait ces variations mais les instruments actuels permettent d’en préciser la durée et l’importance ; en outre, on a pu constater que ces sauts « ont lieu très majoritairement pendant les périodes de forte obliquité de la Terre », dont l’inclinaison varie suivant ses interactions avec les autres planètes. Et aujourd’hui nous sommes en effet dans une configuration astronomique de forte obliquité, les pôles étant davantage tournés vers le soleil.

 

CO2, réchauffement, causes, effets et hypothèses…

Suit un développement sur l’interaction entre cette inclinaison et le jeu des courants dans l’océan Atlantique : les chercheurs soulignent que l’augmentation du CO2 intervient seulement lorsqu’il y a combinaison entre l’inclinaison et l’effondrement de l’AMOC (circulation méridienne de retournement Atlantique), les courants océaniques ne jouant plus alors leur rôle de répartition de la chaleur à l’échelle du globe. En ce cas les forêts seraient les premières victimes et au cours de l’histoire, les chercheurs supposent que c’est leur disparition rapide qui a provoqué l’augmentation du CO2.

L’étude de l’IGE ne déroge pas à l’alarmisme anti-humain en cours et elle désigne l’homme comme étant potentiellement capable de modifier le comportement des courants océaniques : on reste dans une logique univoque et qui par ailleurs s’appuie sur une hypothèse – autrement dit, sur quelque chose qui n’a jamais été prouvé.

Etienne Legrain conclut : « Un effondrement de l’AMOC aurait des conséquences catastrophiques pour la planète puisqu’il changerait le système climatique tel qu’on le connaît aujourd’hui. S’il reste encore de nombreuses inconnues sur la nature et l’ampleur de ces changements, notre étude éclaire un phénomène particulier, le relargage de CO2 par la biosphère terrestre en cas d’effondrement futur de l’AMOC. »

Et voilà, encore un sujet de peur et de panique…

 

L’inclinaison de la terre joue-t-elle sur le réchauffement des pôles ?

Mais ce qu’il faut surtout retenir de cette affaire, c’est que les pôles reçoivent plus de lumière et de chaleur et qu’on imagine mal cette situation ne pas avoir d’effet sur les températures, la fonte des glaces et le reste. Mais quand et comment ? Pour l’heure, ainsi, la banquise s’accroît en Antarctique… et en même temps la végétation progresse. Allez comprendre !

La complexité et le nombre des facteurs qui jouent sur le climat réduisent de toute manière à néant les modélisations sur lesquelles on se fonde pour annoncer tel ou tel changement. De la disparition de la neige sous nos latitudes à l’inéluctable sécheresse sans fin annoncée par Emmanuel Macron il y a deux ans pour la France, les prédictions climatiques globales ont la fiabilité de celle des diseuses de bonne aventure. Madame Irma pourrait peut-être tenter sa chance dans ​Nature​ ?

 

Anne Dolhein