Terreur par les chiffres : le réchauffement de l’Europe deux fois plus rapide ?

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Selon le rapport du Copernicus Climate Change Service (C3S : c’est le volet changement climatique du réseau européen de satellites de surveillance de la Terre), l’Europe subirait un réchauffement deux fois plus rapide que le reste du monde. Ce résultat surprend, puisque c’est le continent qui fait le plus contre les rejets de gaz à effet de serre, mais sert à provoquer dans le public une terreur, salutaire aux yeux des pontifes du réchauffement climatique. Voici quelques chiffres qu’ils publient à cet effet.

 

Un réchauffement en chiffres disparates

Ces chiffres ne sont pas cohérents ni significatifs mais manipulent l’affect du public. Un exemple : quand Carlo Buontempo (le bien nommé ?), directeur du C3S, affirme que « l’Europe a connu son été le plus chaud », il oublie de nous dire depuis quand. Le rapport précise : 1,4 degré au-dessus de la moyenne des trente dernières années – ce n’est rien au regard de l’histoire. D’autres chiffres paraissent avoir plus de sens : les glaciers d’Europe auraient perdu 5 kilomètres carrés. C’est en effet la conséquence d’années chaudes, mais chacun sait qu’ils occupent une place nettement plus importante qu’aux douzième et treizième siècles et recouvrent aujourd’hui des hameaux longtemps habités. C’est intéressant pour la météo, pas pour l’étude du climat. Donc, les deux exemples les plus cités n’ont aucune valeur probante.

 

La terreur verte menace l’Europe

Le rapport du C3S égrène ainsi une kyrielle de chiffres, sur le méthane libéré par les feux de forêt, ou la baisse de débit de 63 % des rivières d’Europe, mais c’est Rebecca Emerton, « chercheuse en sciences de la Terre » qui synthétise la menace. Selon elle, la moyenne des températures dans le monde de 2017 à 2022 fut « d’environ 2,2° C au-dessus de l’ère préindustrielle » et même « de 3° dans l’Arctique », et surtout, « les températures à travers l’Europe augmentent deux fois plus vite que la moyenne mondiale, plus rapidement que sur n’importe quel autre continent ». Ne demandons pas comment ces mesures sont prises. Constatons seulement que d’après ce « cri d’alarme » sensé inspirer la terreur et amender notre façon de vivre, la France, avec ses émissions très faibles de GAES, se réchauffe plus vite que la Chine qui balance dans l’atmosphère les fumées de ses centrales à charbon. A trop vouloir prouver, on se prend les pieds dans le tapis.

 

Pauline Mille