Les médias faisaient une immense propagande pour la COP29 en Azerbaïdjan, mais le propre des événements politiques gonflés par les médias est d’être obscurcis par d’autres événements politiques gonflés par les médias. L’élection présidentielle américaine a complètement éclipsé le sommet du climat, d’autant que, contrairement à ce que voulaient nous faire croire médias mondiaux et instituts de sondage, il n’y a pas eu photo entre Trump et Kamala Harris. Et voilà le système désemparé. Parce que sa candidate a perdu. Parce que Trump, quoi qu’on en pense, est une bête de scène et occupe toute l’attention. Et aussi parce que, toujours quoi qu’on en pense, il a de la suite dans les idées. En 2017, il avait retiré les Etats-Unis de l’accord de Paris de 2015, aujourd’hui, dans son grand discours du 9 novembre, il a placé parmi ses urgences d’en finir avec le « canular (ou l’imposture : “hoax”) de l’hystérie climatique », analysant longuement la rhétorique malhonnête sur le « réchauffement » puis le « changement » du climat. Mandy Gunasekara, ancienne responsable de EPA, l’agence de protection de l’environnement US pense que pour son retour, le président élu ne va pas se contenter de sortir de l’accord de Paris, mais de l’accord global fixé par l’ONU en 1992 avec la conférence de Rio, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Mais plus qu’un acte diplomatique, c’est la rupture du chef de la première puissance mondial avec le consensus de « l’imposture » climatique qui est un fait primordial. Mais la coalition d’intérêts et d’idéologies à laquelle il se frotte est si forte qu’on ne peut prédire aucune victoire.