Les Français fument toujours, surtout les plus pauvres

Français fument surtout pauvres
 

Alors que la cigarette cède du terrain à peu près partout dans le monde, la France compte encore 12 millions de fumeurs réguliers, soit près d’un quart de la population adulte. Une donnée à rapprocher de la consommation d’anxiolytiques, loin de la moyenne européenne, à 18,4 %, et très loin des 11,3 % de fumeurs aux Etats- Unis. Et cette proportion n’a pas baissé depuis 2019 et le COVID, après trois années de chute rapide entre 2016 et 2019, de 29,4 % à 24 %. Selon le professeur Jean-Michel Delille, psychiatre addictologue et président de la Fédération addiction, « non seulement, la prévalence s’est stabilisée, mais on a même constaté une augmentation du tabagisme dans les catégories sociales les plus précaires ». Selon les dernières données publiées par Santé publique France, la majorité des fumeurs quotidiens appartient au tiers de la population dont les revenus sont les plus bas. Quant aux chômeurs, ils sont 42,3 % à fumer, contre 26,1 % pour les actifs. Pour le professeur Delille, le matraquage fiscal du tabac par l’Etat a cessé d’être efficace : « L’augmentation du prix du paquet, au lieu de faire arrêter ces populations, a renforcé leur vulnérabilité sociale car ils ont continué à acheter des cigarettes. » Ils sont tellement dans le pétrin que fumer devient leur dernier plaisir, et s’ils le peuvent, ils évitent le bureau de tabac pour se fournir au marché noir.