Née Constance Cerioli le 28 janvier 1816, à Soncino, en Lombardie, fille d’un comte, elle fut dès sa première jeunesse particulièrement pieuse et attentive aux besoins des pauvres. D’une constitution fragile, elle fut éduquée chez les Visitandines près de Bergame. De retour dans sa ville natale, elle fut mariée par ses parents en 1835 à un homme de 58 ans, veuf et héritier d’une comtesse, Gaetano Busecchi. De ce mariage naquirent quatre enfants, dont trois moururent à la naissance.
Le quatrième, Carlino, mourut à l’âge de seize ans, en janvier 1854 ; à sa mère, il avait annoncé : « Maman, ne pleure pas, Dieu te donnera d’autres enfants. » Quelques mois plus tard, Gaetano mourut à son tour. Riche héritière, mais fort marquée par ces drames successifs, Constance, soutenue par l’évêque de Bergame, décida de donner sa vie pour le service des pauvres. Elle ouvrit ainsi sa demeure aux filles orphelines et, rejointe par plusieurs femmes, fonda les Sœurs de la Sainte Famille, destinées à s’occuper des enfants abandonnés et à aider les jeunes parents. Elle prit le nom religieux de sœur Paule-Elisabeth.
Elle mit dès lors ses terres et sa fortune à disposition de ses œuvres de charité, et ouvrit plusieurs maisons pour accueillir les orphelins, ainsi que pour prodiguer aux paysans une instruction morale et religieuse. En 1863, elle fonda une branche masculine de son ordre, en transformant en orphelinat pour garçons une autre propriété lui appartenant. Sa congrégation fut approuvée par l’évêque de Bergame en 1862 ; les constitutions furent officiellement validées par Léon XIII en 1902.
D’une santé toujours fragile, Paule-Elisabeth Cerioli mourut à Seriate, non loin de Bergame, le 24 décembre 1865. Béatifiée par Pie XII le 19 mars 1950, elle fut canonisée par Jean-Paul II le 16 mai 2004 : « En contemplant la Sainte Famille, Paule-Elisabeth eut l’intuition que les communautés familiales réussissent à rester solides lorsque les liens de parenté sont renforcés et cimentés par le partage des valeurs de la foi et de la culture chrétienne. Afin de diffuser ces valeurs, la nouvelle sainte fonda l’Institut de la Sainte-Famille. En effet, elle était convaincue que les enfants ont besoin d’une famille saine et unie, généreuse et stable pour grandir sûrs et forts. Que Dieu aide les familles chrétiennes à accueillir et à témoigner en toute circonstance l’amour de Dieu miséricordieux. »