Après les mésaventures de l’affaire Elf du temps de Mitterrand, la France avait fini par jouir d’un grand groupe pétrolier en plein essor, Total, devenu TotalEnergies. Mais les normes, la fiscalité, les incitations à investir dans des renouvelables qui sont loin d’être rentables, les attaques répétées dont l’entreprise est la cible de la part de l’extrême-gauche écologiste poussent Total vers la sortie. D’une part, alors que les investisseurs américains dépassent désormais les européens, français compris, le groupe pense transférer sa cotation principale à la Bourse de New York. Et de l’autre, la demande d’hydrocarbure ne faiblissant pas plus que celle de charbon, le PDG Francis Pouyanné entend investir dans les énergies fossiles pour en profiter. Problème : les banques européennes, engagées dans la folie du Net Zéro, ne veulent (ni ne peuvent) plus lui prêter de l’argent. Résultat, le projet Tilenga (forage en Ouganda plus oléoduc vers la Tanzanie) va coûter entre 10 et 15 milliards de dollars et les banques françaises, tenues par leurs engagements verts, se défilent : Total s’est donc tourné vers les banques chinoises qui, on le sait, guettent la moindre défaillance pour mettre la main sur leurs emprunteurs. Merci les Verts !