L’aveu est enfin tombé : le service de paiement en ligne PayPal vient de reconnaître explicitement qu’une cliente dont le compte a été fermé en septembre 2022 avait été « débanquée » pour avoir publiquement contesté la politique de « fermeture des écoles » lors des confinements covid, et pour avoir critiqué la « vaccination obligatoire ». Molly Kingsley, fondatrice du groupe de pression constitué par des parents face aux mesures covid, UsForThem, voit confirmer par PayPal ce dont elle ne doutait pas alors : la fermeture du compte était politiquement motivée et l’activité de son association avait fait l’objet d’une surveillance de la part du géant du paiement en ligne.
Celui-ci refusait à l’époque de donner des explications sur son refus de laisser des clients continuer d’utiliser le service. La notification reçue en septembre 2022 par Molly Kingsley affirmait simplement que la décision unilatérale avait été prise en raison de la « nature des activités » liées au compte. Aucune précision quant à celles-ci n’était donnée, même lorsque UsForThem a demandé des explications et des conseils pour pouvoir réactiver le compte. Aucune procédure d’appel n’était au demeurant prévue, PayPal s’arrogeant souverainement le droit de décréter une activité « acceptable », ou non.
La notification précisait que toute utilisation du logo PayPal et tout renvoi depuis le site d’UsForThem auquel il était lié était désormais interdits et que le détenteur du compte était invité à virer les fonds qui s’y trouvaient vers son compte en banque dans les meilleurs délais, en vue de la clôture du service.
Des comptes Paypal fermés comme on confine un pays
Mais Molly Kingsley avait fait savoir, à l’époque, lors d’un entretien avec la chaîne GBNews, que cette promesse de pouvoir récupérer les fonds du compte ne correspondait pas à la réalité. Elle s’est heurtée au « gel » des sommes détenues pendant 180 jours, ce qui laissait l’association dans l’embarras : impossible d’accéder aux moyens modestes qui la permettaient de vivre, impossible, aussi, de récupérer les virements automatiques mis en place par ceux qui soutenaient la cause.
Pour une petite association comme celle-là, il s’agissait d’une menace pour son existence elle-même. Pour les adhérents et sympathisants, PayPal constituait alors le moyen principal pour soutenir financièrement UsForThem ; pour l’association, la fermeture du compte signifiait également la perte des virements automatiques qu’il lui serait très difficile de refaire mettre en place par un autre biais.
Finalement, la Financial Conduct Authority, l’organisme chargé de veiller à la probité des pratiques de la City, était intervenue et avait contraint PayPal à rétablir le compte de Molly Kingsley, ainsi que d’autres fermés dans des circonstances analogues pendant les mesures contre la « pandémie ». Les comptes visés avaient en commun d’appartenir à des individus ou à des associations « sceptiques » quant aux mesures imposées à la population. Et leur « débanquage » avait conduit à une opération de boycott de la part de clients indignés.
Contester le confinement covid, un crime poursuivi au nom d’une loi non-écrite
A l’examen des documents que PayPal a divulgués au cours d’échanges en vue d’un éventuel procès de la part des clients victimes, il apparaît que le service en ligne a constitué entre mai et septembre 2022 un dossier sur Mme Kingsley, composé notamment de citations d’un livre qu’elle avait co-écrit sur la gestion de la crise sanitaire, The Children’s Inquiry.
Elle y notait que le fait de mettre en place des restrictions en direction des enfants pour assurer la protection des adultes « sans en évaluer le coût pour les enfants » constituait « l’antithèse de la “santé publique” ». PayPal lui reprochait aussi cette phrase : « Dans notre nouveau monde, les enfants dispensés de porter un masque ont souvent été obligés à porter une étiquette autour du cou ou quelque autre symbole signalant leur handicap aux autres enfants de leur groupe. »
Paypal a participé à la surveillance, et l’a reconnu bien tard
Ce n’est pas la seule surveillance dont Molly Kingsley ait été victime : ses activités sur les réseaux sociaux ont fait l’objet d’un suivi zélé au moment de la pandémie par le Counter Disinformation Unit, une équipe mise sur pied par le gouvernement britannique et bénéficiant de la coopération des responsables des réseaux sociaux en vue de tenter de bloquer toute discussion de l’opportunité des politiques de confinement.
Ce qui ne constitue un crime. Mais aujourd’hui, avec la soumission des grands réseaux sociaux et des services en ligne aux injonctions du pouvoir, la définition de ce qui contrevient à la loi relève du fait du prince, et il n’a même pas besoin de préciser ce qui risque d’être censuré. De toute façon, Big Brother est sûr de trouver des agents à tous les niveaux.
Aujourd’hui, on sait qu’on a compté en 2020 plus de suicides en raison du confinement que de morts de mineurs du covid au Royaume-Uni. Cela fait partie des cris d’alarme lancés par UsForThem, parmi bien d’autres constats ou prédictions dont le sérieux, voire le tragique, a été vérifié par la suite. Ils ont eu tort d’avoir eu raison trop tôt…