Ils sont venus, ils étaient tous là ou presque. Milei, l’Argentin à la tronçonneuse, le Hongrois Orban, le président du Salvador qui jugule le crime par la prison, Giorgia Meloni, tous ceux qui par le monde dont Trump estime qu’ils agissent à sa manière, et ceux dont il espère qu’ils le rejoindront, Zemmour, Sarah Knafo, Marion Maréchal, Nigel Farage. Rompant avec la tradition qui règle l’investiture, le président avait invité des politiques étrangers, mais pas n’importe lesquels, les « méchants » du film. Ceux en qui les médias bien-pensants voient une « internationale réactionnaire ». Mais l’assistance comptait aussi quelques milliardaires et des milliers de petits Blancs humiliés par le système qui hurlaient leur joie dans ce moment « historique », y voyant une intervention de la grâce Divine et percevant Trump comme leur Messie rédempteur. Devant ce parterre, Donald Trump a sans perdre une seconde commencé à tenir ses promesses. Sur l’immigration, les pandémies, l’énergie et l’imposture climatiste, le genre, les quatre subversions liées de la révolution arc-en-ciel, il a lancé la Contre-Révolution attendue. Deux questions demeurent : que peut et que veut-il faire ?
Le premier point de la contre-révolution Trump : l’immigration
Les décrets présidentiels (executive orders) étaient déjà signés et sont désormais en vigueur. Comme Trump l’avait annoncé, ils portent d’abord sur l’immigration. La première des choses à faire dans l’urgence étant de stopper « l’invasion désastreuse » dont sont victimes les USA, la défense de la frontière avec le Mexique est une « urgence nationale », de même que « le plus grand programme d’expulsions de l’histoire américaine ». 11 millions de personnes résident en effet clandestinement aux Etats-Unis. Trump va commencer par les « criminels ». La difficulté est que l’agence gouvernementale qui s’en occupe n’a pas un gros budget pour l’instant. On verra comment il résoudra la difficulté. Le Sénat vient déjà de voter une loi permettant la mise en prison de clandestins soupçonnés de certains délits. Et le mécanisme mis en place par Biden, la plateforme de demande d’asile, pour accueillir les immigrés venus d’Haïti, Cuba, du Nicaragua et Venezuela est supprimé. Le décret supprimant le droit du sol n’ira pas de soi en revanche. Les juristes lui opposent le 14e amendement de la Constitution US : « Toute personne née ou naturalisée aux Etats-Unis, et soumise à leur juridiction, est citoyen des Etats-Unis et de l’Etat dans lequel elle réside. Aucun Etat ne fera ou n’appliquera de lois qui restreindraient les privilèges ou les immunités des citoyens des Etats-Unis ; ne privera une personne de sa vie, de sa liberté ou de ses biens sans procédure légale régulière ; ni ne refusera à quiconque relevant de sa juridiction, l’égale protection des lois. » Voilà de belles batailles en perspective.
Avant même son investiture, le pape et le monde contre Trump
Trump a l’avantage car il a l’offensive. Le détail de ses décisions et de sa stratégie n’est pas connu. Mais d’immenses forces s’opposent à lui. En Amérique, les réseaux démocrates, assommés par sa victoire, mais toujours debout. La plupart des médias, beaucoup de juristes, le showbizz dans sa majorité, de nombreuses universités. Et dans le monde, les institutions inter-gouvernementales, les ONG, les médias, l’opinion publique qu’ils manipulent. Les déclarations du pape François contre les décrets présidentiels de Trump avant même qu’ils ne soient signés le montrent. Le souverain pontife estime que les projets de Donald Trump sont « une calamité » et « une honte ». Voilà qui est représentatif d’une immense opposition mondiale. Il suffit d’écouter France Inter ou de lire la presse française pour constater que la révolution arc-en-ciel mondialiste entre en ébullition contre Donald Trump.
La contre-révolution par la surprise
Mais celui-ci joue la vitesse d’exécution et la surprise. Tout le monde s’attendait à ce qu’il extraie à nouveau les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat et la réduction des émissions de CO2. Et qu’il revienne sur les restrictions décidées par Biden sur les forages en mer de l’industrie pétrolière et gazière. Déclarant « l’état d’urgence énergétique », il a recommandé de « forer à tout va ». Jusqu’ici, rien de surprenant. Mais il a annoncé en prime le retrait de son pays de l’OMS (« L’OMS nous a escroqués »), l’OMS dirigée par le communiste Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui a, grâce au COVID, lancé un exercice mondial d’ingénierie sociale pendant deux ans, ruiné les économies développées, accru la dette et permis de lancer ainsi le Great Reset… En somme, Donald Trump a balayé ensemble deux des principaux moyens opérationnels de la révolution arc-en-ciel, l’imposture climatique et la dictature par les politiques mondiales coordonnées établies en réponse à de prétendues pandémies. Cela ressemble à un début majeur de contre-révolution.
Trump à boulets rouges contre la folie transgenre
Quant au dernier toron de la révolution arc-en-ciel, la subversion LGBT, Donald Trump s’est saisi de la question la plus urgente à ses yeux, non pas celle de l’orientation sexuelle, qui regarde la morale, mais celle de la théorie (et de la pratique) du genre, qui regarde l’identité. Il avait promis de « mettre fin au délire transgenre », il a clairement annoncé la mise en application de ce principe : « A partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des Etats-Unis sera de dire qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin », définis par la nature avant la naissance. Les politiques de promotion des transgenres dans l’armée américaine sont immédiatement supprimés, comme aussi les aides fédérales aux programmes DEI (diversity, equity, inclusion). Les cibles de Trump ne sont pas ambiguës : sa salve de décrets vise les subversions synergiques de la révolution arc-en-ciel, et l’on peut donc y discerner une stratégie concertée de contre-révolution.
Le Messie des petits blancs signe leur libération
Quant aux déclarations du nouveau président sur la grandeur de l’Amérique, ou ses propos sur le Panama et le Groenland, elles peuvent être appréciées de plusieurs points de vue, mais elles rappellent que le président des Etats-Unis occupe, comme Staline en son temps, un double poste : le Vojd, le guide, était à la fois le patron de la Russie et le chef du Komintern, de la révolution mondiale. Tel était aussi Joe Biden, à la fois l’hégémon des Etats-Unis et de leurs alliés, et le coryphée de la révolution arc-en-ciel. Trump semble avoir choisi la contre-révolution, mais il demeure l’hégémon de l’Occident, pour le meilleur ou le pire. Et il est aussi le patron des petits Blancs d’Amérique qui le considèrent comme le Messie, et pour lesquels il a proclamé la « libération » des Etats-Unis lors de son discours d’investiture. C’est pourquoi il était forcé de signer la grâce des militants qui avaient envahi le Capitole en 2020. Trump, qui se veut libre et qui l’est en effet de certaines contraintes, ne l’est pas de lui-même ni de ses partisans.
Un Trump mystique ?
Mais on ne demande pas forcément à un homme politique d’être un saint, et le Ciel utilise parfois des gens qui n’en sont pas pour faire de bonnes choses en politique. Ce fut le cas de Ronald Reagan, et ne parlons pas de Gilles de Rais, compagnon de Jeanne d’Arc. Un élément joue en faveur de Trump, dans sa mission de remise en ordre et de contre-révolution, les tentatives d’attentat dont il a été la victime. Y ayant échappé, il a dit ensuite qu’il avait eu une « expérience mystique ». N’étant pas préposée à sonder les reins et les cœurs, je ne sais pas ce qu’il faut entendre exactement dans ses paroles. Mais, à en croire le cardinal Dolan qui a béni son investiture, il semble bien que tout cela l’ait remué en profondeur, et qu’il aille désormais dans le bon sens. C’est ce qu’on lui souhaite, à lui, et par voie de conséquence au monde sur lequel il va désormais fortement influer. Le prochain papier analysera tout ce qui peut entraver ce « bon sens ».