Sharia City au Texas : un projet de ville islamique aux USA

Sharia City Texas islamique
 

Plus de mille maisons, une école confessionnelle, des magasins, des terrains de sports, un terrain de golf, une université communautaire, et surtout une grosse mosquée : c’est une véritable ville islamique qui devrait sortir de terre sous l’égide d’une association musulmane… au Texas. Sur place, les Texans ont tôt fait de l’appeler « Sharia City », et ils ne sont pas ravis. Le projet a d’ores et déjà été contesté par le gouverneur républicain de l’Etat, Greg Abbott, qui a déclaré qu’un tel projet est illégal.

Aussitôt l’alerte lancée au sujet de ce projet de développement urbain portant sur plus de 162 hectares, Abbott a posté sur X un message sans ambiguïté : « Pour être clair, la charia n’est pas autorisée au Texas. Pas plus que les villes charia. Pas plus que les “zones interdites” comme ce projet semble l’impliquer. Point barre. Le projet tel qu’il est présenté dans la vidéo n’est pas autorisé au Texas. »

Il faut dire qu’il a lui-même signé en 2017 une loi de l’Etat interdisant l’application des codes de droit étrangers, y compris, donc, la charia, au Texas, pour juger des affaires familales.

 

Sharia City, un projet « EPIC »

Lancé à l’initiative de l’East Plano Islamic Center (EPIC) situé dans la banlieue de Dallas avec en son cœur une mosquée monumentale, « Epic City » doit s’élever de terre à une soixantaine de kilomètres du centre de Dallas sur un terrain déjà acquis par l’association. Et présentée dans cette vidéo évoquée par Greg Abbott. On y apprend notamment que la ville sera accueillante, ouverte à la « diversité » (sic), qui donne à ses habitants un sentiment « d’appartenance et d’inclusivité » (re-sic), un véritable « épicentre » de l’islam en Amérique. C’est qu’on voit loin, et dans la durée.

La revue Newsweek vient de consacrer un article lénifiant à la chose en citant un « chercheur résident » du Centre islamique d’East Plano, Yasir Qadhi, qui a décrit la ville comme un « quartier musulman bien intégré » dans la communauté environnante. Le média assure n’avoir trouvé aucune référence parmi les documents présentant le projet quant à une volonté de placer la ville sous l’empire de la sharia ou de quelque loi étrangère à la loi des Etats-Unis.

Mais fallait-il s’y attendre ?

De son côté, Community Capital Partners qui gère les aspects juridiques et financiers du dossier a publié un communiqué dans le Dallas Morning News pour protester de sa volonté de respecter la loi sur le logement qui interdit toute discrimination fondée sur certaines caractéristiques, parmi lesquelles la religion : « Nous n’imposerons pas d’interdit général sur tel ou tel groupe de personnes, mais nous établirons des évaluations individuelles complètes sur les acheteurs potentiels afin de nous assurer qu’ils se conforment à nos objectifs de sûreté et de sécurité. » Newsweek s’en satisfait.

 

Une ville islamique au Texas, avec mosquée et cours de golf…

Il faut dire que l’ignorance au sujet de la charia, aggravée par le discours omniprésent sur « l’islam, religion de paix et de tolérance », est au cœur des réactions hostiles au gouverneur Abbott, qu’on accuse d’« alarmisme ». NewsNationNow, le média internet national privé du groupe The Tribune explique ainsi :

« Souvent mal comprise, la charia est le système juridique qui régit certains aspects de la vie quotidienne des musulmans, notamment la prière, le jeûne, le mariage, le divorce et les transactions commerciales. Elle est basée sur les enseignements du Coran et la vie du prophète Mahomet, et vise à guider les musulmans vers une vie morale et un rapprochement de Dieu. Shariah signifie “la bonne voie” en arabe. Dans l’islam, elle fait référence aux conseils divins que les musulmans suivent pour mener une vie morale et se rapprocher de Dieu. »

On en voit les effets en Iran ou en Arabie Saoudite, par exemple, où l’apostasie est punie de mort et où les femmes sont emballées au maximum de ce que permettent les circonstances locales. Lapidations et amputations font partie du cocktail diversement servi dans l’Oumma, la terre d’Islam.

Et de celle-ci, personne ne parle : en établissant une ville musulmane, même si elle est qualifiée de « quartier », il s’agit bel et bien de prendre une terre et de la revendiquer au nom d’Allah – et ça, c’est pour toujours, dans l’esprit de la conquête islamique, dès lors que la prière publique s’y répand.

Les Texans feraient bien de s’en informer.

 

Jeanne Smits