Après que la mondialisation à outrance a brouillé les cartes et engendré des schémas bancals où l’on se nourrit davantage de produits venus d’ailleurs et où l’on ne produit plus qu’en délocalisant, il faut maintenant, en plus, en payer le prix. L’idée de l’Organisation maritime internationale (OMI) de l’ONU est en effet d’imposer une taxe carbone sur le transport maritime : une taxe tous azimuts pour tous les carburants des navires qu’on justifie, bien évidemment, au nom du changement climatique et de sa prétendue capacité à sauver l’humanité.
Sauf que 90 % des marchandises mondiales sont transportées par voie maritime : on imagine l’inflation et le coût que cela fera peser sur les consommateurs. Et surtout, cette taxe changerait la donne pour l’ONU qui n’a jamais brassé autre chose que l’argent octroyé par les pays membres : levant ce nouvel impôt et constituant de facto ses propres fonds sur le dos de tous, elle deviendrait une force indépendante.
C’est une énième confirmation de la voie tracée par le Pacte pour l’avenir évoqué par Jeanne Smits sur RITV : le mondialisme est dans une dynamique de renforcement. Et cela est d’autant plus crucial à l’heure où les Etats-Unis marquent une brusque pause avec Trump, dont personne ne sait encore jusqu’où elle ira.
Réduire les émissions de CO2 du transport maritime ? Instaurer une taxe lucrative
Cette idée de taxe mondiale avait été officiellement proposée en 2023, avec le soutien de l’administration Biden. Et l’OMI qui se réunit depuis ce lundi compte bien l’imposer, quitte à opérer plusieurs cycles de négociations. L’objectif officiel est d’augmenter le coût des émissions de gaz à effet de serre pour les compagnies maritimes, pour ainsi les encourager à les réduire et atteindre la neutralité carbone dans ce secteur d’ici à 2050.
Mais si tout se déroule comme prévu, l’ONU pourrait surtout très vite engranger beaucoup, beaucoup d’argent, note Alex Newman dans The New American. Et c’est précisément ce qui inquiète.
Certes, on ne parle encore que d’un montant modeste : entre 19 et 150 dollars par tonne de CO2 émise. Mais, une fois en place, il aura tout le loisir d’être augmenté, la neutralité carbone étant un lièvre après lequel on peut courir longtemps. Les estimations de l’ONU affirment que cette taxe pourrait à elle seule rapporter 100 milliards de dollars par an, voire plus.
L’ONU ne sera donc plus tributaire de ses Etats membres : elle sera financièrement indépendante, ce qui changera radicalement sa nature originelle, et le terme « gouvernance mondiale » prendra alors tout son sens. « Historiquement, note Newman, l’incapacité de l’ONU à imposer des taxes a constitué l’un des plus puissants freins à son pouvoir. Une fois qu’elle a directement accès à l’argent sans être contrainte de quémander auprès de ses gouvernements membres, elle peut financer armées, polices, tribunaux, bureaucratie, ingénierie sociale, propagande, et bien plus encore, pratiquement sans limite. »
L’ONU veut une gouvernance mondiale – elle l’a écrit
Rien d’étonnant lorsqu’on a lu les lignes du Pacte pour l’Avenir défendu, en septembre dernier, par le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres : l’organisme international veut étendre son pouvoir à tous les secteurs de la société et être impliqué dans tous les domaines de la vie, de l’économie à l’environnement en passant par l’éducation et Internet.
Et pourquoi s’arrêterait-elle au transport maritime qui ne génère que 3 % des émissions de gaz, si elle doit sauver le monde ? « Pourquoi, se demande Newman, ne pourrait-elle pas imposer des taxes sur le transport aérien, l’agriculture, la production d’énergie, les opérations boursières, etc. ? Des forces vives au sein de l’ONU et de nombreux gouvernements membres œuvrent déjà à la concrétisation de ces taxes. »
Par la suite, d’autres « grands maux », comme la crise du covid pourraient justifier pareils prélèvements. Tout est justifiable dès lors que c’est pour la sécurité, le bien-être et la prospérité de chacun… N’empêche que c’est un processus d’usurpation de pouvoir. D’autant qu’il est évident que le surcoût représenté par cette taxe sera répercuté sur les produits et donc sur les consommateurs en bout de chaîne : certains pays ont évoqué un risque d’« insécurité alimentaire ».
Convaincu du « canular de l’alarmisme climatique », Trump résiste
Cela confirme le fait que le plan de l’ONU pénaliserait bien, en théorie, les pauvres et leurs nations, en augmentant le coût de leurs biens essentiels, comme la nourriture. Mais qu’à cela ne tienne : les nouveaux programmes sociaux de l’ONU se chargeront de leur rendre de la main gauche ce qui leur aura été pris de la main droite – et les richesses, ainsi, se répartiront. A déjà été formulée l’idée d’utiliser le « Fonds vert pour le climat » de l’ONU pour redistribuer les richesses aux gouvernements du tiers-monde qui promettent de lutter contre le « changement climatique »…
Aux (soi-disant) bons élèves, un bon chèque ! Aux pays dits encore « riches », de payer ! Car il ne faut pas se leurrer : c’est sur eux que l’affaire doit retomber. Et pourtant, le consensus mondialiste est là : toutes les grandes puissances soutiennent cette nouvelle taxe, des Britanniques aux Japonais, en passant par l’UE et les gouvernements de la région Pacifique et des Caraïbes, et a priori même les groupes d’intérêt du transport maritime.
Reste que si les Etats-Unis sortaient tout de go de l’ONU, comme le donne à voir le projet de loi DEFUND Act, actuellement en cours d’élaboration, la donne ne serait pas la même. Signalons néanmoins que, parallèlement, la Cour internationale de Justice (CIJ) de l’ONU s’apprête à statuer sur les prétendues « obligations juridiques » des gouvernements en matière de « changement climatique » : ceux qui refusent pourraient risquer des « conséquences juridiques » non précisées, avait noté Alex Newman en janvier.
Complot fiscal ? La souveraineté des Etats n’a jamais été aussi menacée.