Né le 1er décembre 1530 à Carpi, en Emilie-Romagne, au nord de l’Italie, dans une famille noble, il fut écolier à Modène avant de commencer des études de philosophie et de médecine à Bologne. Il changea toutefois de cursus pour étudier le droit et obtint son doctorat in utroque jure (droit civil et canonique) en 1556.
Nommé podestat (premier magistrat) des villes de Cassine et de Felizzano, dans le Piémont, il exerça aussi comme juge à Felizzano. Il exerça ensuite diverses charges à Castelleone, en Lombardie, et à Alexandrie, dans le Piémont. Il s’installa ensuite à Naples, où il devint surintendant des fiefs du marquis Francesco Ferdinando d’Avalos.
C’est à Naples qu’il discerna sa vocation religieuse : il y entra chez les jésuites le 13 octobre 1564. Ordonné prêtre le 24 mai 1567, il fut nommé maître des novices. Par la suite, il fut envoyé en 1574 à Lecce, dans les Pouilles, pour y fonder un collège. Il s’attacha particulièrement à la prédication et à la confession et, en 1583, lança un mouvement visant à mieux former les prêtres diocésains et à développer leurs vertus, dans la ligne des réformes tridentines.
En 1610, Bernardin Realino fit une grave chute, qui lui laissa des blessures qui ne guérirent jamais. Sa santé déclina dès lors, et il mourut à Lecce le 2 juillet 1616 ; sur son lit de mort, les seuls mots qu’il put prononcer furent : « Jésus, Marie. » Béatifié par Léon XIII le 12 janvier 1896, il fut canonisé par Pie XII le 22 juin 1947 :
« Qu’il prêchât à des prolétaires rudes et incultes ou à des hommes d’une fortune et d’une culture supérieures, ou même à des prêtres dont il a tellement promu la formation, la discipline et la sainteté, il gagnait si bien l’esprit de ses auditeurs qu’il les excitait fortement à déplorer leurs péchés et à prendre des résolutions opportunes pour rénover leur vie. Mais c’est surtout au tribunal sacré de la pénitence qu’il cueillit les fruits les plus abondants et salutaires. Là, en effet, les membres gelés par le froid de l’hiver ou transpirant par l’effet de la chaleur de l’été, il accueillait, avec un visage bienveillant et doux, durant de longues heures ceux qui se présentaient ; il excitait leurs cœurs rendus insensibles par le vice ou endurcis par le péché à déplorer leur passé et à rentrer dans la bonne voie ; il consolait par tous les moyens les malheureux et les misérables ; il réconfortait, redressait et dirigeait prudemment les sceptiques, les indécis et les désespérés ; il exhortait avec patience par ses conseils et ses incitations ceux qu’il trouvait paresseux, négligents ou peu courageux, à faire de jour en jour davantage de progrès dans la perfection chrétienne. Aussi arriva-t-il que, quand il eut pris son vol vers les cieux après une mort très pieuse, tous se montrèrent inconsolables, le regrettant et le pleurant comme un père, un maître et un apôtre. »