Avortement : le Collège national des gynécologues et obstétriciens veut supprimer la clause de conscience des médecins

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Les Français ne connaissent pas le Collège national des gynécologues et obstétriciens, société savante dont les travaux sont rares et techniques. Mais elle a pris la semaine dernière une décision hautement symbolique qu’elle a tenu à faire connaître urbi et orbi : elle souhaite la suppression de la clause de conscience dite « spécifique » pour les médecins qui refusent, conformément au serment d’Hippocrate, de pratiquer l’avortement. On sait que celle-ci avait été nécessaire pour faire passer la pilule (si l’on ose dire) de la loi Veil en 1975 à laquelle une grande partie de l’opinion était encore défavorable. Cette clause stipule qu’un « médecin n’est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse ». Or, il existe dans le code de santé publique une clause dite « générale » applicable pour tout acte à tout médecin, qui lui permet de ne pas le pratiquer « pour des raisons professionnelles ou personnelles » hors le cas d’urgence. La société savante affirme aujourd’hui que c’est un doublon qui n’a plus de sens, et que ce doublon est « stigmatisant » pour les femmes. Double affirmation gratuite. Qu’un médecin refuse l’avortement parce qu’il est un meurtre contraire à son serment d’Hippocrate n’a rien de stigmatisant pour une femme. Et cela n’a rien à voir avec le refus d’un acte pour « raisons personnelles ou professionnelles ». La déclaration des gynécologues et obstétriciens, mal justifiée, n’a rien de scientifique et doit tout au militantisme idéologique. Elle est célébrée comme telle par notre confrère Le Monde.