Depuis la censure partielle de la loi Duplomb le 7 août par le Conseil constitutionnel, qui a bloqué la réintroduction en France de l’acétamipride, un pesticide néonicotinoïde, les agriculteurs sont en colère. Ils manifestent notamment sous le slogan : « L’Assemblée nationale contre l’agriculture française ? »
Et pour cause, l’acétamipride reste autorisée ailleurs en Europe, et ses seuils d’autorisation ont même été relevés pour certains produits : le taux limite de résidus envisagé pour le miel par exemple est, selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments, « peu susceptible de présenter un risque pour la santé des consommateurs ».
Les agriculteurs français craignent donc à bon droit une concurrence déloyale de la part des autres pays d’Europe. Laurent Duplomb, père du texte, explique que la censure « va conduire à encore plus d’importations avec de l’acétamipride et de moins en moins de productions françaises ».
Par conséquent, le monde agricole appelle le gouvernement à plus de cohérence pour le préserver face aux pays aux normes plus souples. Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination Rurale, ironise : « OK, on arrête l’acétamipride, mais on interdit la vente du Nutella parce que 90 % des noisettes sont importées (…) donc c’est dangereux d’en manger. »