Le petit nombre d’aborigènes le dit : l’Australie est un pays d’immigrés. Mais pas n’importe lesquels : jusqu’aux années 1970, il accueillait des individus et des familles soucieux de travailler, d’entreprendre et de s’intégrer. Ce n’est plus le cas et cela provoque frottements entre populations, inquiétude et frustrations. C’est pourquoi la marche de protestation organisée par la « Marche pour l’Australie » contre la politique d’immigration laxiste du socialiste Albanese a réuni le 31 août des dizaines de milliers de manifestants dans toutes les grandes villes du pays. Voici ce qu’on peut lire sur le site web March for Australia : « Depuis des années, l’unité et les valeurs communes de l’Australie sont érodées par des politiques et des mouvements qui nous divisent. (…) Nos rues sont le théâtre d’une montée de la haine anti-australienne, de conflits étrangers et d’une perte de confiance, tandis que l’immigration massive a déchiré les liens qui unissaient nos communautés. »
Un début de phénomène analogue touche le Japon, pays pourtant peu touché jusqu’à présent par l’immigration, qui a fait le choix des robots très tôt et n’a donc pas importé comme l’Europe de main-d’œuvre non qualifiée dès le troisième quart du siècle dernier. Mais avec un chômage très bas (2,5 %) et une population vieillissante, le pays a changé. Il a dépassé pour la première fois en 2023 les deux millions de travailleurs immigrés, surtout venus d’Asie, Chinois, Philippins, Vietnamiens, Indonésiens, Birmans, Népalais, qu’il essaie de canaliser par des classes de visas différents, mais aussi parfois d’Afrique. Et c’est d’Afrique qu’est venu le scandale, quand le Nigéria a déclaré que Tokyo allait délivrer des visas spéciaux à ses ressortissants. Depuis, il y a eu un petit quiproquo diplomatique, c’est démenti, c’est rementi, mais les Japonais sont inquiets. Une foule de quelques centaines ou de milliers de Japonais, selon les sources, a protesté, drapeaux en tête, devant le siège à Tokyo de l’Agence japonaise de coopération internationale. Selon notre consœur France Info, des participants ont prononcé ces phrases : « Ils ont leur propre pays, qu’ils y travaillent dur et le développent, ce serait bien mieux », ou « Le Japon, lui, ferait mieux d’investir dans l’intelligence artificielle et la robotique, au lieu de dépendre des étrangers ». Ou encore, « On le voit dans plein de pays : avec les immigrés, la cohabitation est impossible, c’est prouvé. La sécurité, c’est le trésor du Japon ». Une manifestante a même lancé, en français : « On ne peut pas continuer comme ça. »