Oli Dugmore est un garçon célèbre au Royaume Uni, il dirige le site à la mode pour jeunes, Joe, et vient de publier un plaidoyer en faveur de l’aide médicale à mourir dans le magazine progressiste The New Statesman, intitulé sobrement Laissez les mourir, qu’il termine en décrivant sa cible principale, les vieux, en légumes abandonnés de tous. Puis il conclut : « Qu’ils meurent. » Pour justifier sa position, il donne quelques arguments. Le premier est l’équilibre des comptes publics : « Nous vieillissons et notre taux de natalité baisse. Et si nous ne maintenons pas des niveaux élevés d’immigration, ironiquement rejetés par la plupart des personnes âgées, le problème démographique sera difficile à surmonter. La population active imposable diminue tandis que la facture des prestations sociales augmente, en raison des retraites, de la facture croissante du NHS et du secteur des soins. (…) L’aide médicale à mourir semble atténuer certains de ces problèmes, en allégeant la facture des retraites, du NHS et des soins. » Le deuxième est lui aussi d’ordre pécuniaire, il résulte de la cupidité des héritiers ou/et la générosité des mourants : « Préféreriez-vous dépenser l’importante fortune accumulée dans votre maison en soins palliatifs et traitements médicaux lourds ou, au contraire, mettre fin à vos jours prématurément et garantir un héritage à votre progéniture ? Cet instinct parental de pourvoir, et surtout de ne pas encombrer, est puissant. » Naguère, cela aurait pu être de l’humour noir britannique, aujourd’hui, c’est un exposé des motifs du parti de la mort. Qui s’accompagne bien sûr d’une forte conviction anti-chrétienne : « Les arguments religieux ne sont pas convaincants. Ils peuvent nous éclairer sur la prétendue valeur sacrée d’une vie, mais la démocratie britannique se doit d’être laïque. Je ne crois pas au grand homme du ciel. »