
Scandale en Espagne ! Le temple maçonnique de Santa Cruz de Tenerife vient de faire l’objet d’une restauration importante, financée par le contribuable espagnol. Trois millions d’euros publics ont été injectés dans la restauration, mais là n’est même pas le plus grave. Ce temple a été à l’origine de nombreuses attaques contre l’Eglise catholique, et il reste marqué par l’histoire sanglante de la guerre d’Espagne et de ses persécutions antireligieuses. La réinauguration solennelle du bâtiment a eu lieu dans l’après-midi du 27 octobre, en présence des autorités civiles, et notamment du maire José Manuel Bermúdez qui en exprimait depuis très longtemps le désir restaurer ce temple construit et financé par la loge Añaza entre 1899 et 1902. Etaient également présents le président des Canaries, Fernando Clavijo, le ministre de la Politique territoriale et de la Mémoire démocratique, Angel Víctor Torres, et la présidente du Cabildo, le conseil municipal, Rosa Dávila.
Lors de la réouverture du temple, ouvert au public depuis mercredi, le maire a déclaré que « Santa Cruz s’honore elle-même en rallumant une lumière qui n’aurait jamais dû s’éteindre, un joyau architectural et symbolique qui brille à nouveau au cœur de notre ville ». Et d’ajouter : « Nous ne sommes pas face à un bâtiment quelconque, car ce temple, unique en Espagne et référence de l’architecture maçonnique internationale, a été promu et construit par des hommes qui croyaient au progrès et à la liberté de pensée… des valeurs qui ne peuvent et ne doivent pas être oubliées. »
Le temple maçonnique restauré à Santa Cruz de Tenerife porte une idéologie anti-chrétienne
Le temple se caractérise par sa façade d’inspiration égyptienne. On y trouve également une représentation des colonnes du temple de Salomon, s’élevant vers le ciel, des sphinx, et l’œil qui voit tout sur son fronton. Le maire a souligné que tout cela « témoignait d’un même désir : la recherche de la vérité, de l’évolution, de la sagesse ».
Bien entendu, les maçons eux-mêmes ont été associés à l’affaire, et leurs représentants étaient nombreux lors de l’inauguration. Le maire de Santa Cruz de Tenerife a ainsi remercié Jesús Soriano du suprême conseil du 33e et dernier degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté d’Espagne, avec lequel un accord de collaboration avait été signé en 2013. Les autres ordres maçonniques avaient également transmis leur soutien.
Parmi les éloges les plus grandiloquents, on notera celui du ministre Torres, qui a qualifié la réinauguration de « jour très important pour l’histoire de tout le pays ». Tout cela se passe, bien entendu, en même temps que les pouvoirs publics cherchent à démanteler jusqu’à la croix monumentale qui surplombe le Valle de los Caídos et à détourner ce monument aux morts de la Guerre d’Espagne de sa raison d’être.
« Avec cette réouverture », a-t-il proclamé, « nous rendons aux citoyens un bien culturel qui n’aurait jamais dû être spolié. Nous recouvrons également la mémoire de la franc-maçonnerie aux Canaries, qui a été réduite au silence pour avoir défendu la liberté, l’égalité, la fraternité et l’éducation laïque. »
L’Espagne de Franco avait saisi le temple
Il faisait référence à la saisie du temple le 15 septembre 1936 par Franco. Le bâtiment devait par la suite être affecté à divers usages, devenant un dépôt pour la pharmacie militaire et plus tard un centre optique pour l’armée. Il avait aussi hébergé des soldats jusqu’en 1990, tandis que ses archives étaient confisquées et font maintenant partie de la section guerre civile de l’Archive historique nationale à Salamanque. C’est en 2001 que le gouvernement espagnol a vendu le bâtiment à la municipalité de Santa Cruz pour 470.000 euros, et le projet de restauration a été lancé en 2021. En 2023, le temple a reçu le titre honorifique de Monument à la Mémoire Historique par le Gouvernement des Canaries, servant de mémorial aux victimes persécutées par le régime franquiste, tant maçons que non-maçons. Et désormais, il se transforme en quelque sorte en musée à la gloire de la franc-maçonnerie.
Mais celle-ci continue d’œuvrer, il ne s’agit pas seulement d’un lieu de mémoire. Le temple et la loge qui l’entoure seraient également là l’origine l’édition du magazine maçonnique historique ¡Luz!, créé en 1931 réalisé sur place. Cette entreprise a redémarré cette année grâce à la collaboration Parlement des Canaries et de la Grande Loge des Canaries.
Un temple maçonnique restauré témoigne de la permanence de l’influence des « Frères »
Ce magazine, rappelle Religión en Libertad, « s’adressant à un public éminemment proche ou membre de la franc-maçonnerie de la première moitié du XXe siècle, ne cache pas ses aspirations et ses proclamations révolutionnaires dirigées frontalement contre l’Eglise : que ce soit à travers des messages d’origine apocryphe et propagandiste tels que les Mónita ou Instructions secrètes des Jésuites, ou à travers des éloges ouverts de la persécution de l’Église pendant la Révolution, la laïcité, l’éducation laïque ou la double appartenance à la franc-maçonnerie et à l’Eglise, condamnée par cette dernière, tous ces messages sont diffusés par le magazine ¡Luz! ». Il a été réédité en version numérique depuis janvier 2025 sur le site internet de la Grande Loge des Canaries.
On y lit notamment que la période qui a suivi la prédication de l’Evangile par le Christ a été « l’une des plus sombres que l’humanité ait connues », dirigée par une Eglise « qui a muselé le genre humain, proclamant qu’il n’y avait pas de salut possible en dehors de sa science stupide ». Sans compter le rappel de toutes les légendes noires qui ont dénigré l’Eglise catholique.
Tout cela en collaboration avec le pouvoir politique espagnol… En Espagne, la maçonnerie est à l’honneur comme en France !










