Né le 31 janvier 1883 à Holodowka en Galicie autrichienne (aujourd’hui Zadnestryany en Ukraine), il entra au séminaire à Lviv et fut ordonné prêtre en 1908. En 1913, il obtint un doctorat en théologie à Vienne. Il enseigna ensuite l’histoire de l’Eglise et le droit canon au séminaire grec de Przemysl, séminaire dont il fut nommé recteur en 1918.
Vicaire général du diocèse de Przemysl en 1924, il en fut nommé évêque auxiliaire deux ans plus tard. Il s’acquitta dignement de sa charge jusqu’à l’invasion allemande, date à laquelle il fut envoyé à Jaroslaw, sous domination allemande, avant de rentrer à Przemysl en 1941. Le 21 septembre 1945, il fut arrêté avec son évêque par les autorités polonaises et transféré en URSS.
Remis au NKVD le 16 janvier 1946, il fut d’abord libéré et renvoyé dans son diocèse, puis arrêté une nouvelle fois le 26 juin 1946 après la célébration de la messe dans la cathédrale et déporté en URSS dès le lendemain, après avoir refusé de s’y rendre « librement ». Jugé sommairement, il fut alors condamné à dix ans de goulag et déporté au camp de Vorkouta. Il y exerça courageusement et clandestinement son ministère auprès des prisonniers.
Un jésuite, qui fut son compagnon de déportation, écrivit dans ses mémoires : « Dans le camp, j’ai rencontré d’authentiques anges à visage humain qui, dans leur vie, ont représenté les chérubins sur terre, glorifiant le Christ. Parmi ceux-ci se trouve l’évêque confesseur de la foi Grégoire Lakota, qui de 1948 à 1950 nous a éclairés, nous prisonniers épuisés, par l’exemple des vertus chrétiennes. Dans le camp de concentration de Voroutka, l’évêque Grégoire est un exemple extraordinaire d’une vie vécue dans la vérité. Parmi les prisonniers, il gagne, avec son extraordinaire sainteté, le nom d’ange dans un corps humain. »
Grégoire Lakota, assigné à de rudes tâches, vit sa santé décliner à l’hiver 1949-1950. Il fut alors envoyé au camp d’Abez, à 180 km au sud de Voroutka. Il accomplit encore les tâches qui lui étaient assignés, sans se plaindre, mais sa santé continua de décliner. Transporté à l’hôpital du camp, il y mourut le 12 novembre 1950. Reconnu martyr, il fut béatifié par Jean-Paul II le 27 juin 2001.











