La Phrase : « Si le pays flanche parce qu’il n’est pas prêt à perdre ses enfants… »

pays flanche perdre enfants
 

Discourant devant l’assemblée des maires de France, le chef d’état-major des armées Fabien Mandon a demandé aux élus d’enseigner à leurs électeurs « la force d’âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l’on est » et « dissuader le régime de Moscou », opération pour laquelle nous « avons tout le savoir, toute la force économique et démographique » nécessaires. Plusieurs remarques s’imposent. D’abord Mandon a raison, en cas de guerre, la vertu morale prime. Ensuite il s’avance sans qu’on sache s’il mesure exactement les risques : avons-nous les moyens militaires d’un engagement raisonnable ? D’autre part, de Mélenchon à Sébastien Chenu de nombreux politiques posent une question de bon sens : qui l’a mandaté pour parler de cela ? Ni le gouvernement, ni le parlement, ni le président n’ont pris nulle décision. Où est le devoir de réserve ? La grande Muette serait-elle devenue la grande Bavarde ? En troisième lieu, poser la question, c’est y répondre. Il n’est pas possible que Mandon ait agi de son propre chef. On lui a donc ordonné de jouer sa partition dans une symphonie dramatique où il fait écho aux rodomontades récurrentes de Poutine sur la menace nucléaire, probablement pour préparer l’opinion au futur plan de paix en Ukraine qui se prépare, et sûrement pour justifier le plan d’armement et d’endettement de l’Europe – accessoirement, plus tard, pour préparer l’opinion à d’autres engagements contre d’autres ennemis. Il est piquant que le CEMA ait planché devant l’assemblée des maires de France, comme s’il s’agissait de comices agricoles : c’est un signe des temps, toutes les études d’opinion montrent que les seuls politiques qui gardent un coefficient de confiance acceptable en France sont les maires.