Dans une vidéo sur X vue plus de douze millions de fois, six élus démocrates appellent les militaires américains et les services de renseignement à la désobéissance civile. Donald Trump a répondu sur son réseau Truth Social d’une phrase lapidaire : « Comportement séditieux, passible de la peine de mort ! » Aussitôt les chefs démocrates à la Chambre des représentants ont publié un communiqué dénonçant la « rhétorique violente et déchaînée » de Donald Trump, auquel ils demandent de supprimer son message « avant que quelqu’un ne soit tué ». Le parti démocrate a écrit : « Trump vient de réclamer la mort des élus démocrates. Absolument infâme. » A tel point qu’un journaliste a demandé à Caroline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, si le président américain avait l’intention d‘exécuter les six élus démocrates, à quoi elle a répondu non. Mais, quand on se rappelle que la violence verbale des Démocrates a causé la mort de Charlie Kirk, on doit constater que ceux qui se plaignent aujourd’hui jouent avec le feu.
Une vidéo démocrate appelle à la désobéissance civile
Procédons par ordre. La vidéo des six Démocrates, qui mettent en avant leurs états de service dans l’armée ou la CIA pour donner plus d’autorité à leur appel, est une attaque frontale contre Trump. Par exemple : « Aujourd’hui, les menaces contre notre Constitution ne viennent pas seulement de l’étranger, mais aussi d’ici, chez nous. » Elle prétend aussi « parler directement aux militaires et au monde du renseignement », en contournant la voie hiérarchique. Elle les monte contre le gouvernement Trump : « Cette administration oppose nos militaires en uniforme et nos professionnels du renseignement aux citoyens américains. » Elle affirme enfin qu’ils « peuvent » et qu’ils « doivent » refuser d’obéir à des « ordres illégaux ». Un comité de soutien aux six élus démocrates a publié un communiqué assurant que la désobéissance à des ordres illégaux « est le fondement même du contrôle exercé par les civils sur l’armée ». Cela émeut le cœur de tout démocrate épris de morale mais pose plusieurs questions pratiques.
La manœuvre des Démocrates contre Donald Trump
D’abord, cet appel à la désobéissance désorganise les forces armées et pose un problème de conscience à chacun de leurs membres. Et le directeur de cabinet adjoint de la Maison Blanche, Stephen Miller, a eu beau jeu de le condamner sur X : « Des responsables démocrates appellent ouvertement la CIA et les dirigeants de l’armée à se rebeller contre leur Commandant en chef. » Car, aux USA comme en France, le président de la République, tout civil qu’il est, commande les armées. Ensuite, notre confrère Le Monde l’a souligné, les six élus démocrates ne précisent pas à quels ordres ils recommencent de désobéir. Cela revient à jeter le soupçon sur le premier magistrat de la république des Etats-Unis sans accusation qu’on puisse prouver ou réfuter, et cela dans l’intention revendiquée de soustraire les forces armées à son autorité : il s’agit bien d’une manœuvre séditieuse. Qu’elle mérite ou non la peine de mort est une question d’appréciation, ou d’outrance verbale, mais chacun en prend sa part dans le débat politique américain aujourd’hui.
Sous couleur de morale les Démocrates prêts à mettre le feu aux USA
Des médias ont précisé après coup que ces « actes illégaux » présumés pourraient être la décision d’utiliser la garde nationale dans les émeutes d’immigrés de certaines villes des Etats-Unis, contre l’avis des maires ou gouverneurs locaux. Ou les bombardements de navires de trafiquants au large des côtes du Venezuela. Mais cette justification a posteriori est triplement spécieuse. D’abord parce que tous les présidents américains, de Kennedy à Obama et Biden, ont pris dans l’action des décisions qui peuvent être considérées comme illégales par leurs critiques. Ensuite parce que l’opinion des six Démocrates est discutable. Caroline Leavitt leur a d’ailleurs répondu que « tous les ordres donnés par ce commandant en chef (Trump) sont légaux ». Dans l’affaire de Los Angeles, Chicago et d’autres villes, on peut ergoter pendant cinquante ans, et se demander si ce n’est pas plutôt l’obstruction des dirigeants locaux qui était « illégale ». Enfin, surtout, les ordres donnés en matière militaire par l’autorité suprême sont a priori légaux. Si les Démocrates avaient voulu légitimement s’y opposer, c’était à eux d’en faire la preuve devant les tribunaux. Appeler à la désobéissance civile en l’absence de tout élément probant, comme ils l’ont fait, c’est, sous couleur de haute morale, faire un coup bas politique. Et c’est surtout jouer avec le feu, risquant d’affaiblir l’autorité de l’Etat et de mener à la guerre civile.











