L’Afghan, Trump et la garde nationale : Vae victis

Afghan Trump garde nationale
 

La fusillade à Washington aux abords de la Maison Blanche qui a fait deux blessés graves dans la garde nationale américaine veut dire beaucoup de choses. D’abord, des évidences. Que les divisions et les failles de la société américaine antérieures à Donald Trump prennent depuis qu’il est au pouvoir un tour plus aigu. Que ses méthodes brutales et les appels permanents de ses adversaires démocrates à l’affrontement y sont pour quelque chose. Ensuite, plus précisément : le début d’enquête semble mettre en cause un Afghan dont les mobiles ne sont pas encore connus. Donald Trump l’a confirmé avec ses mots : « Le suspect arrêté est un étranger qui est entré dans notre pays en provenance d’Afghanistan. (Il) a été amené ici par le gouvernement Biden en septembre 2021. » Il prévoit maintenant de « réexaminer » le cas de tous les réfugiés afghans recueillis par les USA après leur départ précipité d’Afghanistan à la fin de la guerre : ils sont plusieurs dizaines de milliers. Sous les ordres de Joe Biden, l’armée américaine a en effet quitté l’Afghanistan en catastrophe sous la pression des Talibans qui arrivaient plus vite que prévu, abandonnant une base pleine de matériel, et pour ne pas joindre l’odieux au ridicule, a emmené une partie des Afghans qui s’étaient mouillés pour elle – avec la possibilité pour les nouveaux maîtres d’y infiltrer qui ils le souhaitaient. La défaite d’hier explique la menace d’aujourd’hui. Trump, s’il veut rendre sa grandeur à l’Amérique, doit prendre conscience de la fragilité de sa position : la position de gendarme du monde est incommode.