Le Suisse Ludwig Minelli aurait eu 93 ans dans quelques jours. Et on peut dire qu’il a préparé son suicide lucidement et de longue date : militant de longue date pour le « droit de mourir » et « l’autodétermination », il avait participé à la fondation « Exit » avant de faire cavalier seul avec « Dignitas » en 1998, en vue de pouvoir accueillir des victimes patients venant de l’étranger. L’association compte aujourd’hui 10.000 membres.
Minelli – explique l’hommage qui lui a été rendu par Dignitas, qui évidemment était au courant de la proximité de sa mort programmée – avait « compris très tôt » que son association contribuerait à « la prévention des tentatives de suicide » en offrant ce « soutien professionnel » sur lequel les impétrants pourraient compter en cas de besoin. Cela leur donne « le courage de continuer à vivre ».
C’est un sophisme qu’on entend souvent : euthanasie ou suicide assisté permettent d’« éviter les tentatives de suicide solitaires et désespérées ». Sophisme car il ne s’agit pas une réponse de vérité fondée sur l’interdiction de tuer, y compris soi-même. Quelques mois, quelques années peuvent peut être ainsi gagnées (mais quelle preuve en avoir ?), le passage à l’acte peut être retardé voire évité quand le suicidé en puissance renonce à son propos, mais le fait de l’acceptation du principe de cette mort violente reste entier.
Le motif du suicide de Minelli n’a pas été divulgué. Mais on peut dire qu’il l’a considéré comme une fin à plus d’un titre.











