Trump met les robots au travail pour Maga face à la Chine

 

Le mot Robot vient des langues slaves où il signifie travail, d’un radical qui signifie aussi esclave. Dans la foulée de l’IA, le gouvernement Trump investit massivement dans les robots pour relancer l’économie américaine, éviter de se faire dépasser par la Chine, pionnière en la matière. Le mouvement Maga doit se renouveler en permanence et vaincre tous ses concurrents pour se maintenir. Cela induit une révolution comparable à la révolution industrielle, qui transforme et perturbe le marché du travail mais qui ne se limite pas à l’économie : elle va bouleverser entièrement la vie quotidienne des Américains, de tous les hommes et va obliger à préciser la place de l’être humain.

 

Les robots vont bouleverser le marché du travail

Tout le monde connaît les prédictions d’Elon Musk sur l’IA et les robots qui vont « libérer » l’humanité du travail. Loin de gagner son pain à la sueur de son front, elle vivra dans « un monde où le revenu est garanti, le travail est facultatif et l’effort humain ressemble davantage à un loisir qu’à une obligation », comme l’indiquait The Daily Overview la semaine dernière. Quoi qu’il en soit de cette prophétie, c’est un fait inéluctable, ce n’est plus de la science-fiction, la révolution des robots est en marche et Trump la promeut. Selon la page Substack de WinePress, après avoir investi des milliards de dollars dans l’IA Trump se concentre sur le travail automatisé et les robots humanoïdes, accentuant ainsi la pression sur un marché du travail déjà fragile aux Etats-Unis. D’après un article de Politico, il miserait tout sur la robotique et préparerait un plan qui sera bientôt publié. Pour rivaliser avec la Chine. Et pour renforcer la main-d’œuvre du pays.

 

Trump et le Maga veulent battre la Chine sur les techniques nouvelles

Trump, avec son slogan Maga, veut rendre leur grandeur aux Etats-Unis et donc gagner la course aux robots comme ils ont gagné voilà quatre-vingts ans la course à la bombe atomique. Or la Chine domine actuellement la robotique industrielle, avec 1,8 million de robots dans ses usines, soit environ quatre fois plus que les Etats-Unis en 2023. Si le secrétaire américain au commerce Howard Lutnick a réuni les PDG de la robotique et si Trump prévoit de publier un executive order à ce propos en 2026, c’est que, comme l’a indiqué le porte-parole du ministère du Commerce : « Nous sommes attachés à la robotique et à la fabrication de pointe car elles sont essentielles pour ramener la production critique aux Etats-Unis. » C’est pourquoi les investissements américains sont en hausse et devraient atteindre 2,3 milliards de dollars cette année, le double d’en 2024, le marché mondial des humanoïdes se situant selon les prévisions à 38 milliards de dollars en 2035. C’est dire si la robotique est le prochain grand front de la course américaine contre la Chine.

 

Effets bénéfiques des robots sur le travail, l’économie, la société

Sans doute à court terme les robots couplés à l’IA menacent-ils beaucoup d’emplois, mais les dirigeants américains du secteur technologique affirment que la robotique est « l’incarnation physique de l’IA » et qu’elle est essentielle pour la production industrielle, le leadership technologique, la sécurité nationale, la défense et la sécurité publique. Et les effets induits positifs ne manqueront pas. La main d’œuvre des robots sera aussi bon marché que dans les pays en développement. Plus d’incitation, donc, à délocaliser les usines. Ce sera autant de gagné pour les recettes fiscales US. Comme des entreprises américaines auront la maîtrise de l’IA et de la robotique, d’autres taxes, bénéfices, redevances de propriété intellectuelle et plus-values boursières seront générés localement. Ce sera bon, aussi, contre l’invasion. Les partisans de l’immigration à tout crin ne pourront plus dire : « Nous avons besoin de travailleurs. »

 

Et l’homme, dans tout ça ?

Reste une question : que deviendront les humains ? Les métiers à tisser industriels ont fait disparaître les canuts mais n’ont pas éliminé l’industrie textile de la surface du globe. D’une manière générale, les industries qui se substituaient à d’autres, malgré les difficultés momentanées, maintenaient l’emploi ou l’augmentaient, et promouvaient l’intelligence et la faculté d’adaptation. En sera-t-il de même avec le couple IA-robots ? Il y aura toujours besoin de spécialistes de pointe pour les surveiller et les améliorer, mais pour le vulgum pecus ? La prédiction d’Elon Musk risque de s’avérer. Voilà vingt-cinq ans, Bill Joy, cofondateur de Sun Microsystems, publiait un essai percutant intitulé « Pourquoi l’avenir n’a pas besoin de nous ». Qui, nous ? Pour l’homme matériel, sans Dieu, l’avenir paraît sombre en effet. C’est une raison de considérer la révolution en cours « avec un souci brûlant » et de ne pas se reposer sur l’IA et ses robots comme sur Dieu et ses anges.

 

Pauline Mille