Notre confrère France Info a donc choisi de lancer un reportage sur les marchés de Noël, sous forme d’un clip. C’est le format qui convient, quand on débute et qu’on n’a pas l’habitude. Avec cette question, puisque cette tradition vient de l’Est : « Les nazis ont-ils créé les marchés de Noël ? » Pourquoi pas ? Et sa réponse : « Non, mais ils les ont largement remis au goût du jour dans les années 1930. » C’est vrai. De même que Coca-Cola n’a pas inventé Noël, mais le père Noël. Ou que la Constitution soviétique de 1936 est une des plus belles qui soient. Et que les jours rallongent après le solstice d’hiver. Charlotte d’Ornellas, que la chose indigne, a même noté que les nazis ont « tenté de s’approprier toute la culture populaire ». Comme tout le monde. C’est le pont aux ânes de tout accédant au pouvoir. Ainsi les mercantis font de Noël une fête commerciale et l’arc-en-ciel une fête de bisounours. Ainsi Jack Lang a-t-il récupéré la Saint-Jean pour sa fête de la musique. France Info tient là une mine inépuisable de reportages et de mises en contexte.

Des jeunes battent les ânes du marché de Noël

En tout cas, il semble qu’on écoute France Info chez nos voisins d’outre-Rhin. A Erbach, bourg de la Hesse de 14.000 habitants, des jeunes non identifiés ont attaqué dans la nuit du 30 novembre (Noël commence de plus en plus tôt) le marché de Noël, sans doute pour protester contre la résurgence du nazisme. Ils ont volé de la nourriture, renversé sapins et guirlandes, saboté sanitaires et armoires électriques. Dans le temple tout proche, ils ont endommagé bancs et chandeliers, déféquant en prime (c’est une coutume antifa). Et puis, l’ornement du marché étant une crèche vivante, où figuraient deux ânes, Lily la femelle et Max le mâle, ils les ont battus, les frappant notamment à la tête. Les agresseurs se sont enfuis quand un voisin a ouvert sa fenêtre pour protester contre cette brutalité gratuite.

Le reportage de France Info ouvre des questions sans fin

Les élus AFD du coin se sont indignés. « Un marché de Noël n’est plus un lieu sûr. (…) Les ânes et les moutons sont particulièrement menacés, car ils font partie intégrante du message chrétien de Noël. » Ou encore : « Quel genre d’individus asociaux et criminels commettent de tels actes ? » C’est ce que la police n’a pas encore déterminé. Selon le maire, ce seraient des adolescents de 12 à 17 ans. Selon le journal local Hessenschau, « des individus non identifiés qui sèment la terreur dans le centre-ville depuis quelques jours ». Il y avait bien des caméras de surveillance, mais leurs images ne sauraient être exploitées. Selon le site Jungefreiheit (la jeune liberté), « la surveillance de cette zone était illégale au regard de la réglementation en vigueur sur la protection des données ». Pardi ! Il est plus urgent de protéger les données que les gens – et les ânes. Les jeunes en colère contre les marchés de Noël doivent être des antinazis. Comme telle, la CNIL d’outre-Rhin se doit de les protéger. France Info sera sûrement d’accord avec moi.

Pauline Mille