Rod Dreher censuré à cause d’un article sur la scandaleuse exposition de Vienne

Dreher censuré exposition Vienne
 

On se souviendra du scandale causé par une exposition à Vienne au Künstlerhaus Vereinigung (« Maison de l’association des artistes »), musée financé par le contribuable autrichien, intitulée « Tu dois te faire une image », qui multiplie les blasphèmes à l’égard de la foi chrétienne. Inutile de préciser que ladite exposition n’a été ni désavouée, ni censurée… au contraire de l’écrivain Rod Dreher qui vient d’être censuré au Royaume-Uni au titre de la loi sur la sécurité en ligne.

Dreher, Américain conservateur hélas converti à l’orthodoxie, notamment au vu des affaires de clercs pédophiles, a publié récemment sur son compte Substack un article dénonçant l’abominable scandale de Vienne : « au cœur du problème », y écrit-il, se trouve « le mépris absolu pour les racines chrétiennes de la civilisation européenne ».

De fait, présenter une « pietà » façon Michel Ange, avec une femme nue tenant un junkie mort d’overdose dans les bras, ou un homme barbu vêtu comme une Vierge, un poupon dans les bras, avec le sous-titre « Je suis la mère aussi », ou une grenouille verte crucifiée, ou une forme de crucifié fait d’asticots, ne ressemble à rien d’autre qu’à une provocation aussi délibérée qu’infecte.

 

Rod Dreher dénonce l’exposition de Vienne, images à l’appui

Dans son article, Dreher affirme que cette exposition reflète la perte par l’Europe de l’identité chrétienne et ce que l’administration Trump, dans sa récente Stratégie de sécurité nationale, a qualifié d’« effacement civilisationnel ». Il affirme également que Vienne sera « majoritairement musulmane d’ici la fin du siècle », elle qui fut la capitale des Habsbourg et une « ville si catholique ». « C’est ce qui arrive quand on cesse de croire que l’on a une culture qui mérite d’être défendue, en particulier contre des barbares comme l’équipe de conservateurs de musée qui a monté cette exposition ignoble », écrit-il.

C’est cet article de Rod Dreher qui a été interdit aux mineurs au Royaume-Uni – au contraire de l’exposition de Vienne, qui, faute d’indication contraire sur le site du Künstlerhaus, est bel et bien ouverte à tous.

Mais ce n’est pas la critique de l’immigration qui a justifié les restrictions imposées à l’article de Dreher, auquel on ne peut accéder qu’en se prêtant à une séance vidéo en ligne ou en soumettant une pièce d’identité officielle. Telle est du moins l’explication de Substack qui pointe une image de « nudité » – celle de la pietà blasphématoire – jugée à tort « explicite », a précisé la plateforme de blogs de qualité. « Cela peut être frustrant », selon son porte-parole, mais « il s’agissait seulement de répondre aux réglementations britanniques ».

 

Rod Dreher censuré – et ce n’est pas première fois

On y croirait presque… si un commentaire sous un autre article plus ancien de Dreher de la part d’une femme suggérant qu’on soumette les musulmans en Europe aux mêmes difficultés pour accéder au culte que les chrétiens contraints d’assister aux offices au Qatar dans des églises surpeuplées et loin de tout, n’avait pas été lui aussi censuré pour le public mineur au Royaume-Uni.

Aujourd’hui, Substack, ayant confirmé les restrictions placées sur ce commentaire, assure être en train de vérifier les raisons de cette censure, rapporte le Telegraph.

Quant à Rod Dreher, il a réagi en notant que l’incident reflétait précisément la tendance qu’il a mise au jour dans son livre Résister au mensonge sur la montée des signes du totalitarisme en Europe : « C’est un monde dans lequel les acteurs publics et privés censurent la liberté d’expression pour des raisons essentiellement thérapeutiques : éviter de blesser les sentiments de certaines personnes, en particulier ceux des groupes considérés comme privilégiés par les élites institutionnelles. Selon cette théorie, cela garantit la “sécurité”. »

Il va de soi que les chrétiens et les catholiques ne sont pas des groupes « privilégiés ». Sans quoi c’est l’exposition viennoise elle-même qui aurait été interdite d’accès, et à tous !

 

Jeanne Smits