L’Education nationale planifie la baisse de niveau des grands lycées

Education nationale planifie baisse
 

Depuis toujours, les familles attachées à la réussite scolaire de leurs rejetons les font travailler pour qu’ils entrent dans des grands lycées qui leur ouvriront la porte des classes préparatoires ou d’une bonne réussite à l’université après le baccalauréat. Que ce soient des établissements privés comme Sainte Geneviève à Versailles ou Stanislas, ou plus souvent publics, comme Kléber à Strasbourg, Montaigne à Bordeau, Louis-le-Grand, Henri IV, Condorcet, Charlemagne, Lavoisier, Sophie-Germain, Fénelon et quelques autres à Paris. Hélas, depuis la réforme d’Affelnet en 2021, on s’est aperçu que… le niveau a baissé dans ces lycées qui garantissaient autrefois la réussite scolaire à ceux qui les intégraient. Mais le pire, c’est que cela a été prévu et organisé. L’Education nationale a planifié leur baisse de niveau par la réforme de 2021. Lunaire.

 

Les grands lycées sont le problème, la baisse de niveau la solution

Affelnet est une plateforme créée par l’Education nationale qui planifie la répartition des élèves de troisième vers le lycée. Le recteur de l’académie de Paris, qui a préparé la réforme de 2021, avait un souci. Selon lui, les « lycées de niveau », entendez les grands lycées dont nous parlons plus haut, engendraient parmi les élèves et les familles qui n’y pénétraient pas une « anxiété généralisée ». Face à ce problème, note recteur réformateur n’a fait ni une ni deux : au lieu d’imaginer des mécanismes pour améliorer le niveau des collèges ou relever celui des moins bons lycées, il a organisé la baisse du niveau des bons. Comment ? En modifiant les critères d’admission aux grands lycées : l’excellence des résultats y compte moins désormais que l’origine sociale.

 

Mission accomplie : l’Education nationale coule son Top 20

Le résultat est une pleine réussite. Selon les statistiques fournies par l’Education nationale en mars 2024, la « ségrégation sociale » a baissé de 49 % et la « ségrégation scolaire » de 39 % dans les lycées publics parisiens. Mais comme l’excellence ne préside plus au recrutement, la conséquence logique est apparue : le niveau des lycées publics a baissé à Paris. Les résultats au baccalauréat ont permis de le constater, puisqu’il s’agit d’un examen national. A peu près partout, sauf dans les très grands qui ont dû trouver une parade discrète. Pour prendre un seul exemple, celui de Condorcet, dans le 9e, l’un des plus anciens de la capitale, qui eut pour élèves Bernard Blier, Paul Valéry, Jacques Dutronc, Nadar, Vigny et Claude Lévy-Strauss. Eh bien, si le taux de réussite au bac atteint toujours 99 %, ce qui ne signifie plus rien étant donné le taux de réussite globale, en revanche, le taux de mentions très bien est tombé de 40 % en moyenne à 25 %, celui des félicitations du jury (plus de 18 au bac en moyenne) de 8 à 3 %. Le recteur peut être satisfait. On approche de la phrase qu’un humoriste prêtait à un inspecteur de l’Education nationale : « Nous leur avons donné une stricte égalité des chances : aucun ne sait lire. »

 

P.M.