Les banques centrales rejoignent les fonds souverains et les fonds de pension par leurs investissements massifs sur les marchés boursiers, dont ils détiennent environ, ensemble, quarante pour cent. La part des institutions financières publiques dans les valeurs boursières (sous toutes leurs formes) mondiales serait de trente mille milliards de dollars. Avec en tête l’organisme chinois chargé de la chose, qui détient quatre mille milliards de dollars de valeurs boursières à lui tout seul.
Tel est le résultat d’une étude intitulée Global Public Investor publiée à Londres par le Forum des institutions monétaires et financières (OMFIF). Le rapport étudie les investissements de 157 banques centrales, 156 fonds de pensions publics et 87 fonds souverains. Il analyse l’entrée massive des banques centrales sur les marchés comme une réponse à la crise, notamment pour compenser la perte de leurs réserves.
Spoliation du travail privé par les fonds publics
Mais il éclaire aussi les risques que représentent la détention de telles masses de capitaux par des fonds publics : « Les mêmes autorités qui sont responsables de la stabilité financière sont souvent les propriétaires de vastes fonds qui sont les causes potentielles de crise ».
On pourrait aller plus loin. Les banques centrales ont en propre le privilège de battre monnaie. En créant du numéraire, elles contribuent à la constitution de bulles financières et aux krachs qui en résultent. En outre, le passage d’une proportion aussi importante des capitaux privés dans les mains des banques centrales revient à une sorte de super nationalisation, qui débouche sur un capitalisme d’Etat généralisé, autrement dit un socialisme mondial.
Enfin, il n’échappe à personne que, dans la mesure où ces achats de valeurs sur les marchés boursiers se fait en partie avec de la monnaie créée ex nihilo, il s’agit d’une véritable spoliation du travail et de l’épargne privée au profit des grands organismes étatiques ou super-étatiques.