La Ligue de défense juive, branche en France d’une organisation déclarée terroriste aux Etats-Unis, est mise en accusation pour sa participation aux récentes bagarres de Sarcelles et Barbès. Le CFCM, Conseil français du culte musulman demande sa dissolution. Un pas de plus vers une communautarisation maintenant patente de la France.
Cela fait des dizaines d’années que la guerre israélo-arabe se transpose en France au plus haut niveau de l’Etat et dans les rues, polarisant l’opposition entre la communauté juive et la communauté musulmane. Les bombardements de Gaza radicalisent ce conflit et il éclate désormais aux yeux de tout un chacun. On l’a vu lors des émeutes de Barbès et de Sarcelles qui ont suivi les manifestations pro palestiniennes.
Le CFCM dénonce le « racisme » de la Ligue de défense juive
On le voit avec la demande faite par le CFCM, le Conseil français du culte musulman, d’interdire la Ligue de défense juive, au motif qu’elle serait « extrémiste, raciste, et pratiquerait la violence ».
On peut comprendre cette demande, puisque la Ligue de défense juive, association de fait regroupant trois cents jeunes pratiquants du Krav-Maga, est la branche en France d’une organisation classée terroriste depuis 2001 par le FBI, et signalée par de nombreuses agressions.
On peut aussi comprendre l’ambassadeur israélien à l’ONU Ron Prosor, lorsqu’il tente d’inviter la planète à se défaire de l’image romantique d’un autre groupe terroriste, le Hamas, volontiers présenté comme un combattant de la liberté : « C’est une organisation de terreur radicale dotée d’un programme islamique global » financé par « l’émir du Qatar ».
On comprendra encore mieux Riyad Mansour le délégué permanent palestinien, quand il accuse Israël d’enfermer « 1,8 millions de civils dans une immense prison privée de tout. »
Les racines lointaines du communautarisme en France
On doit bien sûr inviter juifs et arabes à se battre ailleurs que sur le sol français.
On doit surtout noter que la communautarisation n’est plus une menace, mais un fait.
Pire, c’est un fait toléré, voire encouragé par l’Etat depuis trois décennies.
Dès le début des années quatre-vingt, le commissaire Pellegrini signalait que des réseaux musulmans s’armaient dans les banlieues. Aucun gouvernement n’a agi. A l’inverse, Françoise Castro épouse Fabius justifiait l’existence de milices juives, dont beaucoup, fait amusant, sont d’extrême-droite. Ce doit être de famille, car son époux a récemment fait l’éloge de Pravi Sektor en Ukraine. Quoi qu’il en soit, depuis trente ans, les gouvernements ont laissé croître les instruments et les conditions d’une communautarisation violente en France. Aujourd’hui, certains à gauche demandent la dissolution de la Ligue de défense juive et le gouvernement l’a mise à l’étude : cela ne résoudra nullement le problème de la communautarisation, ni de la complicité de l’Etat. Cela servira juste à calmer un peu ceux que la politique de Hollande en Palestine révulse.