Au même moment où la Russie riposte contre les sanctions américaines et européennes mises en place pour dénoncer son implication dans le conflit ukrainien, elle appelle l’Occident à une coopération accrue dans le domaine énergétique notamment, soulevant des questions sur les raisons de ce jeu de pouvoir, de menace et de séduction politique et médiatique.
Depuis jeudi, la Russie multiplie les embargos sur un grand nombre de produits alimentaires en provenance de l’Union européenne, des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie et de la Norvège, mais aussi de la Pologne et d’Ukraine, et qui poseraient subitement des menaces pour la santé des Russes. La mesure est potentiellement catastrophique pour l’agro-alimentaire européen et français.
Samedi, Vladimir Poutine n’en a pas moins appelé « au nom du bon sens » à une coopération économique accrue avec l’Occident. Il s’est félicité du démarrage de l’exploration pétrolière conjointe de la mer de Kara, au nord de la Sibérie, par le géant américain Exxon Mobil et la société d’Etat russe Rosneft. Ce projet n’est nullement affecté ni par les sanctions, ni par la riposte russe, ont précisé les autorités russes : pas même par l’interdiction d’exportation de certains matériels d’équipement pétrolier vers la Russie.
La mer de Kara pourrait abriter jusqu’à 100 milliards de dollars de pétrole, que la Russie ne peut exploiter qu’en ayant recours aux technologies occidentales. Un tel marché, de telles ressources, et de telles perspectives de gains font taire bien des différences. A moins qu’il ne s’agisse de différends apparents au service d’une marche vers l’unité de gouvernance mondiale ?