Léger, peu encombrant, quasiment imperceptible sous les vêtements, il permet une mobilité quasiment sans limites et l’exercice d’à peu près n’importe quel métier : c’est le bracelet électronique. Ne servirait-il qu’à faire joli ? C’est la question qu’on se pose au vu du palmarès d’un jeune homme de 27 ans, « très défavorablement connu des services de police », soupçonné d’avoir commis 16 braquages depuis le 20 mai dernier dans l’ouest parisien, muni de cet objet censé remplacer la détention entre quatre murs.
Comme tout un chacun, ce jeune homme qui, pour être majeur, ne verra pas pour autant son identité révélée dans la presse (on se demande pourquoi), visite des pharmacies, des boulangeries, des supérettes. Non pour dépenser mais pour prendre. Muni d’un casque et se déplaçant en moto (c’est l’ère, et l’air, Hollande), et encore d’un pistolet à gaz, il a « persuadé » les commerçants de lui remettre leur argent liquide, parfois des médicaments.
Bracelet électronique pas conçu pour détecter les braquages
La moto l’a conduit vers des stations-service : là encore, il s’est servi en liquide plutôt qu’en carburant. Mais c’est la moto – et non le bracelet électronique – qui aura fini par le trahir. Elle était, elle aussi, volée. Elle a été identifiée par la police qui y a discrètement placé dimanche matin un dispositif de surveillance. Après une première tentative d’interpellation, une course-poursuite a abouti à la capture du braqueur et à sa garde à vue. C’est là que la police a découvert le bracelet électronique qu’il portait à la cheville.
Le braqueur avait été condamné le 25 mars 2013 à trois ans de prison dont deux avec sursis, pour vol aggravé. Sa « peine aménagée » – façon Taubira – lui aura certes permis une certaine forme de réinsertion sociale. Celle qu’on pouvait prévoir, au risque de désespérer les crânes d’œuf de la place Vendôme.