En conflit avec la Congrégation pour la doctrine de la foi qui veut les ramener à une doctrine et à une pratique orthodoxes, l’une des plus grandes associations de religieuses américaines, LCWR, a tenu son assemblée annuelle dans un contexte de rébellion. La réunion s’est achevée lundi sur une annonce de poursuite du dialogue avec Rome, mais la LCWR (Leadership Conference of Women Religious) entend continuer de « remplir sa mission » et « protéger l’intégrité de son organisation ». Il n’y a donc pas de rupture formelle avec l’Eglise mais l’association refuse de se remettre en cause.
L’organisation regroupe les responsables de communautés religieuses de l’ensemble du pays et représente quelque 80 % des religieuses américaines. Elle prône la démocratisation de l’Eglise, et entend échapper à la rigueur de son enseignement doctrinal et de sa hiérarchie. Ses religieuses se voient d’abord comme des travailleuses sociales.
Elle est depuis 2012 sous le coup d’un mandat de réforme de la part de la Congrégation pour la doctrine de la Foi (CDF), sous l’autorité de l’archevêque de Seattle, Mgr J. Peter Sartain.
LCWR, nécrose des religieuses américaines
Le communiqué des religieuses ne précise pas si la LCWR accepte l’obligation qui lui est faite de faire viser les propositions d’intervenants futurs par Mgr Sartain, ainsi que l’a prévu le mandat du Vatican. Cette année, la CDF a été particulièrement irritée par l’attribution d’un prix de leadership, vendredi dernier, à Sœur Elizabeth Johnson, figure de la théologie féministe qui a encouragé l’association à « tenir bon » face à Rome lors de la cérémonie de remise.
Les Etats-Unis comptent aujourd’hui 51.600 religieuses catholiques, contre 180.000 en 1965, et la plupart d’entre elles ont dépassé l’âge de la retraite. La plupart ne portent plus l’habit religieux. Les communautés traditionnelles, qui ne sont pas affiliées à la LCWR, ont en revanche le vent en poupe.