C’est en euros le montant que Tepco, la société gérant la centrale nucléaire de Fukushima, a été condamnée à payer à la famille de Hamako Watanabe, une japonaise de la région qui s’est suicidée à la suite de la catastrophe provoquée par le tsunami du 11 mars 2011. Madame Hamako Watanabe, âgée de cinquante-huit ans, s’était immolée par le feu en retournant le premier juillet 2011 pour quelques heures dans sa maison de Kawamata, ville située à quarante kilomètres de la centrale. Elle souffrait de dépression depuis le raz-de-marée. La cour a donné raison à la famille, qui impute le suicide à l’incident nucléaire seul, alors que selon Tepco, ce « n’était qu’une raison parmi d’autres » de la dépression d’Hamako Watanabe. C’est une première judiciaire qui transcrit l’interprétation politiquement correcte de la catastrophe dans le droit japonais. L’intégralité des quelque 20.000 morts et des dégâts du onze mars 2011 est en effet due au tsunami : quant aux effets psychologiques, ils sont largement fonction des médias.