En août 2013 le président chinois Xi Jinping recommandait de mettre l’accent sur le travail idéologique dans le cursus scolaire et universitaire, de façon à renforcer la position dominante du marxisme dans le choc des idéologies. Sa volonté aujourd’hui prend effet : trois des principales universités chinoises (Pékin, Fudan, et l’université Sun Yat-sen) ont publié lundi des études sur la question dans Qiushi, le quotidien que dirige le comité central du parti communiste chinois. Elles avaient pour mission d’explorer « comment renforcer le travail idéologique universitaire dans de nouvelles conditions historiques » afin notamment « d’utiliser les médias pour produire de nouveaux programmes » et forger « une atmosphère saine sur les campus ».
Reprise en main marxiste
Il s’agit en fait d’une reprise en main, rendue nécessaire par « la rencontre de diverses tendances idéologiques et une complexification de l’opinion publique par internet ». Et aussi par « les problèmes causés par des professeurs trop libéraux attachés à enseigner aux étudiants leurs vues personnelles plutôt que de donner une ligne idéologique appropriée » Les autorités ont donc pris note de « cette dangereuse tendance et tentent de remettre étudiants et enseignants sur les bons rails », a déclaré Yn Yungong, expert en socialisme à l’Académie chinoise de sciences sociales (ACSS), qui est le premier « think tank » chinois. Il a mis en garde ses collègues contre la tentation de sortir du « courant idéologique principal ». Weng Weiguang, le directeur de l’ACSS a rappelé que les chercheurs qui y sont associés sont des « soldats » plus que des « francs-tireurs » qui n’auraient de comptes à rendre qu’à eux-mêmes. A bon entendeur, salut.