Le livre de Valérie Trierweiler sur son passage à l’Elysée fait un buzz mondial. Elle y livre son concubin au mépris public. François Hollande s’y montre piètre homme public et privé. Pire, peut-être, du point de vue politique, le président n’aurait rien su de sa rédaction et n’a pu en empêcher la publication. Il faut choisir : conduire un scooter ou piloter l’Etat.
Valérie Trierweiler n’a pas été journaliste à Paris Match pour rien. Elle a le sens de la « story » qui captive le public. A défaut du choc des photos, nous avons droit au poids des mots. Rien ne nous est épargné, les petites et grandes trahisons d’un concubin qui va voir ailleurs, et le mensonge permanent, débité en gros et au détail : François Hollande apparaît comme un homme minuscule, pécheur comme un autre, mais qui prend prétexte de son rôle public pour ne pas assumer sa situation privée.
Valérie Trierweiler, première rapporteuse de France
Tout est consigné par le menu dans le reportage – ou plutôt le rapportage de l’ancienne « première dame de France ».
Le président de la République se dit atterré par ce livre. On le serait à moins. Au moment où l’Ukraine peut provoquer une guerre mondiale, où le massacre de l’Irak donne un prétexte aux Etats-Unis pour lancer une coalition globale, où la zone euro en récession refuse par dogmatisme toute marge de manœuvre économique, où l’emploi et la croissance régressent en France, où le ministre du travail n’a pas le droit contrôler les faux chômeurs sans provoquer un tollé, le débat public se trouve accaparé par les coucheries de François Hollande avec ses diverses maîtresses. Jamais chef d’Etat n’avait ainsi mélangé public et privé, jamais nul n’avait ainsi rabaissé la politique au niveau du people.
Le monde en rit ou s’en désole, l’image de la France dégringole.
Un livre qui rend public le François Hollande privé
Plus grave, il n’y a plus d’autorité à l’Elysée. Selon ce qu’on en sait, François Hollande n’a pas été mis au courant de cet étalage, il n’a rien fait pour l’empêcher. Incroyable ! Imagine-t-on Louis XIV ainsi dépassé par les états d’âme de la Montespan ou de la La Vallière ? Qu’on le veuille ou non, le chef de l’Etat incarne l’autorité en France. L’Etat c’est lui, et François Hollande, ce n’est rien, la planète entière peut aujourd’hui le lire noir sur blanc. Il n’y a plus d’Etat en France.
Après cela, ne comptez pas sur la moindre révélation sérieuse. Il n’y a rien dans ce livre de Valérie Trierweiler sur François hollande. Rien qu’elle et lui. Et c’est ce qui est terrible. Si le président de la République avait, à défaut de pudeur, un peu le sens de l’Etat, il irait s’enterrer au fond d’un monastère pour méditer sur la vanité de la gloire et du pouvoir.