Transparence économique des sociétés extractives : un bras-de-fer économico-éthique

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Trente organisations caritatives ont appelé les députés à renforcer un projet de loi, inscrit à l’ordre du jour de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale, transposant plusieurs directives européennes, afin de garantir la transparence des paiements des entreprises pétrolières, gazières, minières et forestières aux Etats.
Ces organisations – parmi lesquelles CCFD-Terre Solidaire, Cimade, Secours Catholique, Care France, Caritas, Survie, FIDH, Oxfam France, ONE France, ou Transparence International – estiment en effet que ce texte constituerait, s’il était adopté, une avancée majeure dans la lutte contre la corruption et l’opacité des multinationales.
 
Autre considération éthique pour ces bonnes consciences, le fait qu’un tiers des personnes vivant dans aujourd’hui dans une extrême pauvreté habite un pays riche en ressources naturelles.
 
Elles estiment donc important que la France montre la voie aux vingt-sept autre Etats-membres de l’Union européenne, alors qu’elle abrite de très grandes entreprises extractives, comme Total, Areva ou Eramet.
 
Les signataires de cet appel ne se font pourtant pas d’illusions : le texte français, très imprécis, ne saurait constituer qu’un premier pas en la matière, et doit donc être renforcé, faute de pouvoir lutter réellement contre des fuites, telle l’évasion fiscale.
 
Les autorités françaises se trouvent évidemment, en l’affaire, prises entre deux feux, les lobbies du secteur concerné demandant qu’il soit fait une application la plus souple possible des directives européennes, comme le demandait encore récemment le directeur financier du groupe Rougier, spécialisé dans la transformation et le négoce des bois tropicaux et exotiques.